Jean-Yves Martin, "histoirien" (sic, OF !) et géographe, profite du confinement pour produire des chroniques sur l’histoire locale. Il présente, sur des épisodes ou des personnalités de la vie locale, une série de documents historiques, articles ou extraits de publications personnelles ou collectives, sur les réseaux sociaux.
Réponses à trois questions (texte initial)
Comment vous est venue l’idée de ces chroniques?
Avec l'épidémie et le confinement, tous les projets publics sont tombés à l'eau. Par exemple celui des journées locales de l'archéologie au Couvent des Cordeliers à la mi-juin 2020, dans le cadre des JNA (Journées Nationales de l'INRAP), associant mairie, les Amis de l'Histoire et l'Association des historiens du lycée de Savenay. Ce sera donc partie remise en... 2021. Délesté de tout projet immédiat, l'idée de petites chroniques d'histoire locale me trottait dans la tête, et puis j'ai constaté que plusieurs collègues, amis historiens ou archivistes de métier, s'étaient eux-mêmes lancés : à Châteaubriant, Rezé et Moisdon-la-Rivière, par exemple. Il ne s'agit certes pas d'occuper ainsi un « temps de cerveau disponible » largement ré-ouvert. Quoique de telles routines s'avèrent très utiles pour ne pas perdre le fil, et garder santé mentale et physique. Mais bien plutôt de résister à cet intense "présentisme", exclusif et anxiogène, que nous impose violemment le virus et les médias. Or, si nul ne sait de quoi demain sera fait, par contre le passé résiste. L'idée c'est d'en revisiter, sans "prise de tête" inutile, quelques jalons locaux.
Sur quelles sources et recherches reposent les différentes informations publiées ?
Difficile en ces temps-ci d'aller entamer des recherches nouvelles en archives ! Il s'agit donc plutôt d'une plongée dans la masse des archives personnelles et associatives, imprimées et numériques, accumulée depuis au moins l'année 2000. L'occasion d'une sauvegarde et d'un classement plus rigoureux, mais aussi d'une question : comment et avec quoi les historiens du futur feront-ils l’histoire de notre temps numérisé ? Suivie de cette autre : que se passera-t-il si un Grand Bug, viral tout autant, les efface intégralement ?
Ces petits billets sans prétention portent donc sur certains épisodes (souvent oubliés) ou des personnages (parfois méconnus) de l'histoire locale, à l'époque plutôt "contemporaine", depuis 1789 : l'épidémie de choléra de 1832-34 ; le 12 mars 1793... Madame Cocaud et Aleck Woollcott, en 1917-19 ; et, à suivre : May Pickeray (1898-1983, anarchiste née à Savenay), Jean Rolland, érudit local, et "Dédé" Mahaud (1931-2017), figure même du cheminot SNCF à Savenay. Ce n'est pas un défilé de portraits et d'anecdotes : c'est pourtant ce qui fait la fibre intime de la mémoire locale.
Plus que des écrits inédits, ils sont davantage une reformulation - sous un format brève, adaptée au web, avec des illustrations obligatoires -, de publications préexistantes : recueil de documents historiques (2001), articles dans des revues, ou extraits de publications collectives sur le lycée de Savenay (AHLS, 2012) ou le Couvent des Cordeliers (Groupe Ad'Hoc, 2019). Le support choisi est délibérément celui qui maintient malgré tout du lien en temps de confinement, à savoir les réseaux sociaux locaux.
Jusqu’à quand continuerez-vous à en publier ainsi ?
Au rythme d'une à deux chroniques par semaine, au moins jusqu'au 11 mai, date envisagée pour la fin du confinement. Sans doute plus longtemps, surtout si les "vieux" baby-boomers, dont je suis, restent empêchés de circuler encore après. Mais je ne réclame, évidemment, aucune exclusivité ! Le défi est d'ailleurs lancé : chacun(e) peut aussi y aller, en posts ou en commentaires, de ses souvenirs, de ses anecdotes et connaissances historiques locales ; comme cela a déjà commencé, par exemple, à propos de la liste exhaustive des auberges, cafés et bistrots de Savenay !
Profil : facebook.com/jeanyves.martin.946
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