« Histrions de la cour des princes et éditorialistes de gouvernement clament que
l’étude de l’histoire doit transmettre l’amour de la nation.
Ils s’entendent surtout pour fustiger les universitaires qui
n’endossent pas cette mission. Mais si l’histoire ne doit pas, en
effet, rester cantonnée dans les laboratoires et si les historiens
doivent diffuser le fruit de leurs travaux, c’est parce qu’ils
relèvent d’un service public. Et la recherche historique n’a
jamais cessé d’être créative, inventive, parfois engagée. C’est
en référence à cette tradition et ce potentiel que nous voulons
réhabiliter le concept d’« émancipation ».
Il
faut regagner du terrain sur celles et ceux qui confondent histoire
et propagande haineuse, histoire et hagiographie. Il est temps de
replacer l’histoire dans la lutte contre les dominations et de se
débarrasser du fatalisme qui nourrit le conservatisme réactionnaire.
Dans cette perspective, l’histoire a son rôle à jouer. Parce
qu’elle fissure les noyaux de certitude, à gauche comme à droite.
Parce qu’elle rappelle que l’émancipation se nourrit des actions
solidaires des hommes et des femmes du passé. »
L'histoire
comme émancipation, Laurence De Cock, Mathilde Larrère, Guillaume
Mazeau
Agone,
Contre-Feux, Aggiornamento histoire-géographie, 128 p.,12€.
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