Empreintes rouges
Dimitri Manessis et Guillaume
Roubaud-Quashie (dir.)
C’est une « nouvelle histoire » du
communisme en train de se faire que propose cet ouvrage, à partir
des empreintes laissées par la mouvance communiste sur la société
française. Il en étudie les acteurs dans une approche sociale de
l’histoire politique, ou plus globale mêlant internationalisme et
construction de réseaux. Il traite également des questions
théoriques et culturelles : stratégie, propagande, organisation.
Enfin, une équipe d’archivistes et de documentalistes présente
plusieurs échantillons substantiels des ressources à la disposition
des chercheurs.
Le point de départ est ici formé par
les empreintes laissées par la mouvance communiste sur la société
française, forgeant une culture populaire, capable à la fois
d’intégrer – pour une part – exclus et marginaux, de faire
pleine place politique à la classe ouvrière – et, au-delà, à
tout un petit peuple des villes et des campagnes –, d’associer
nombre d’artistes et d’intellectuels et de rassembler ces acteurs
politiques singuliers dans des structures, des mouvements, des
projets. Mais si le communisme a laissé des empreintes sur la
société, c’est aussi parce qu’il a été investi par des
acteurs sociaux qui l’ont identifié comme vecteur et support
possible d’une politique populaire. L’empreinte communiste se
fait ainsi, nécessairement, double : la spécificité du « parti de
type nouveau » dialogue avec des héritages et des aspirations
populaires tantôt intégrés, accolés, métamorphosés ou dépassés
dans ces rencontres. Elle est aussi polymorphe, en ce qu’elle mêle
tout autant des thèses identifiées comme politiques que des
répertoires d’action, des symboles que des méthodes, des idées,
des pratiques et des affects. Elle constitue enfin un objet qui fait
problème, en ce que son spectre court de l’immédiatement
identifié – voire revendiqué – jusqu’au labile, l’oublié,
le nié. C’est une « nouvelle histoire » du communisme en train
de se faire que propose cet ouvrage. Parallèlement, l’éclairage
d’archivistes donne à voir une partie des nouveaux possibles en
matière de sources.
Empreintes rouges, Dimitri Manessis et
Guillaume Roubaud-Quashie (dir.) 2018 Presses universitaires de
Rennes.
Lire également : https://www.humanite.fr/essai-empreintes-rouges-et-davenir-665415
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