Nullius in verba. préface de Benoît Rittaud au livre "Le vrai, le Faux et l'incertain... "


"Bien des scientifiques adhèrent à la thèse d'un réchauffement climatique d'origine humaine sans avoir vraiment réfléchi à la question, se contentant de se fier à leurs collègues climatologues ou aux médias institutionnels qui leur rabâchent inlassablement l'histoire de notre culpabilité collective. On ne leur jettera pas la pierre : personne n'a le temps de s'occuper de tout, et il est normal de devoir, sur bien des sujets, se fier à ceux qui nous semblent représenter une autorité légitime.

Il arrive pourtant, pour des raisons le plus souvent accidentelles, que les scientifiques éprouvent le désir d'en savoir davantage sur cette prétendue catastrophe climatique à venir. La faiblesse des éléments qui légitiment la peur régnante leur apparaît alors en général très vite : l'édifice sur lequel repose la théorie carbocentriste d'une prochaine catastrophe climatique d'origine humaine est si fissuré que ses failles apparaissent béantes quel que soit l'angle sous lequel on le regarde.

Devant la découverte individuelle de ce "malaise dans la science", certains scientifiques choisissent de taire leurs doutes. Leurs motivations peuvent être de trois ordres.. Le premier est celui des raisons légitimes, notamment sous une forme de prudence ou d'humilité face à ce qui apparaît comme un consensus d'experts plus compétents. Le second recouvre les justifications que l'on qualifiera de compréhensibles, telles que la crainte de devoir subir l’opprobre des collègues et de la société en défendant une opinion impie. Le troisième est la zone d'ombre des raisons idéologiques plus ou moins avouables, fondées sur l'idée que, vraie ou fausse, la théorie d'un réchauffement climatique d'origine humaine serait de toute façon légitime en tant que vecteur efficace d'une transformation politique et sociale.

Et puis il y a ceux qui choisissent de mettre la science au-dessus des considérations partisanes. Ceux qui n'acceptent pas l'instrumentalisation politique et la loi du silence. Ceux qui estiment avec raison être dotés du minimum d'esprit critique nécessaire et des compétences intellectuelles qui permettent de refuser de se plier à l'argument d'autorité. Ceux-là portent en étendard la si belle devise de la Royal Society britannique : Nullius in verba. Ne jamais croire sur parole, n'asseoir sa conviction que sur l'expérience et l'analyse. Telle a été la démarche de Jean-Claude Pont, qui est l'un de ces trop rares scientifiques à s'être saisi de sa liberté de réfléchir. Telle est la démarche qui doit être encouragée pour permettre à la science de se libérer des errements actuels, qui pourraient bien finir par la mettre en péril."

Benoît Rittaud, Université de Paris-13
Président de l'Association des climato-réalistes.

Préface au livre de Jean-Claude Pont, « Le vrai, le faux et l'incertain dans les thèses du réchauffement climatiques », 2017, p.11-12

Pour lire une présentation du livre : http://jy-martin.fr/spip.php?article126

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