À la fin du mois d’avril 1917, le
président américain W.W.Wilson nomme John J. Pershing au commandement de l’A.E.F. ( American Expeditionary Force).
À cette date, Pershing était
général depuis plus de 10 ans au cours desquels il avait commandé la plus
grande base militaire hors des États-Unis, le Fort Williams McKinley à Manille,
mené à bien de difficiles campagnes contre les Moros du Mindanao aux
Philippines et commandé une expédition punitive de 11.000 hommes au Mexique,
pendant presque un an, contre les troupes de José
Doroteo Arango Arámbula, plus connu sous son surnom de Pancho
Villa. En vain, la guérilla mexicaine
résistera pendant quatre ans encore. Pershing était certes le plus jeune
général de division de l’armée américaine, mais aucun officier n’avait commandé
autant d’hommes récemment, et les autres généraux promouvables à ce poste
étaient soit trop âgés, soit malades.[1]
Il est d’abord entendu avec les
"associés" français et britanniques, que « dans les débuts,
les unités américaines seront placées sous commandement français, mais Wilson,
tout comme le général Pershing, entend que soit créée une armée américaine tout
à fait autonome. Et cela se réalisera qu’elles qu’aient été les résistances de
l’Entente ».[2]
Le général Pershing à Saint-Nazaire |
Après la guerre, Peyton C.March, général qui a été chef d’Etat-major de
l’armée de Terre entre 1918 et 1921, a publié un livre - La Nation en guerre,
en 1931 - dans lequel il formulait un certain nombre de critiques, plus ou
moins fondées, à l’égard de Pershing. Notamment celle d’avoir réclamé,
contrairement au bon sens, d’énormes envois d’hommes et de matériel, alors qu’à
l’approche de l’armistice du 11 novembre 1918, il devenait évident que la
guerre allait bientôt finir. Pershing aurait ainsi montré qu’il n’avait pas
compris à quel point les Allemands étaient alors au bout du rouleau. « À
partir du 7 novembre, par exemple, ils n’avaient plus de réserves ; chaque
division était en ligne », rappelle D. Smythe. Mais il admet pourtant
que, l’Armistice n’étant pas la Paix, « en tant que général en chef sur
le champ de bataille, Pershing préférait naturellement pêcher par luxe de
précautions pour plus de sûreté en formulant ses demandes d’hommes et de
matériel ». Une explication toute trouvée pour l’énormité des stocks
dans les divers camps américains – dont ceux de Montoir-de-Bretagne, de Saint-Nazaire
et de Savenay - à la fin de la guerre, impossible à rapatrier et, donc, à gérer
et à liquider, alors, d’une tout autre manière.
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Déploiement américain en France 1917-1919 Zones et bases (5), ports de débarquement, voies ferrées, hôpitaux (cartographie inédite JYM 2017) |
Constructions dans le camp de l'hôpital américain de Savenay (ici sur le terrain de l' École Normale) |
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