DÉBAT
Ils ne sont pas majoritaires, mais les plaidoyers pour une sortie de l’euro existent à gauche : « La malfaçon, monnaie européenne et souveraineté démocratique », « En finir avec l’Europe », « Faut-il faire sauter Bruxelles ? »… Quelques exemples, parmi d’autres, d’une nouvelle littérature faisant la part belle à une critique de gauche de l’euro, prônant la sortie de cette monnaie unique.
Parmi les plus anciens « tenants d’une sortie de l’euro », l’économiste Jacques Sapir, qui produit études sur études afin de plaider pour les avantages d’un retour aux monnaies nationales, estimant que plutôt que de faciliter la coopération entre les pays membres, UE et zone euro ont surtout figé leurs relations, favorisé la contagion de la crise financière de 2008 et ouvert toutes grandes les vannes du chômage de masse. S’il voit des atouts dans une sortie de l’euro -une dévaluation de fait qui entraînerait le « choc de compétitivité » si recherché et bénéficierait à la croissance, l’effet immédiat sur les recettes fiscales diminuerait fortement le poids de la dette et l’impact qu’il imagine rapide et conséquent de la reprise sur l’emploi- Jacques Sapir reconnaît aussi des inconvénients -inflation, hausse des prix du carburants…- « qu’il ne faut cependant pas s’exagérer ».
Le refus d’un scénario catastrophe se retrouve aussi chez Frédéric Lordon, économiste héraut de la sortie de l’euro. Pour l’auteur de "la Malfaçon", rien ne peut plus être tenté « dans le carcan de l’euro » qui a même été « délibérément construit à cette fin : qu’on ne puisse rien y essayer ». Mais cette sortie relève selon lui d’une question plus politique qu’économique puisqu’il s’agit de « restaurer la souveraineté populaire ». Une sortie qui ne serait qu’une étape avant de s’orienter vers une monnaie commune qui permet des ajustements concertés entre les monnaies nationales qui la composent.
Une monnaie commune que prône aussi Jacques Mazier, membre des économistes atterrés - sans que ses collègues ne partagent tous cette conviction comme l’atteste l’ouvrage collectif « Changer l’Europe »- mais avec un euro subsistant pour les transactions hors actuelle zone euro.
Une sortie provoquerait « surtout des effets économiques bénéfiques et rapides avec en prime une révolution sociale, le nettoyage d’élites mal formées, vieillissantes, archaïques… » assène le démographe Emmanuel Todd dans un entretien publié par Marianne, même s’il reconnaît une « désorganisation temporaire ».
Désormais des historiens, des philosophes, des sociologues… se lancent dans le débat comme le souligne l’ouvrage collectif et pluridisciplinaire piloté par Cédric Durand, « En finir avec l’Europe ». Les auteurs y dénoncent notamment le fait que, entre l’euro et les traités, les politiques budgétaires nationales sont tellement « ficelées » que « la compétitivité des pays membres de la zone ne repose plus que sur une seule variable : le travail ».
Source : La Marseillaise 19 mai 2014
Ils ne sont pas majoritaires, mais les plaidoyers pour une sortie de l’euro existent à gauche : « La malfaçon, monnaie européenne et souveraineté démocratique », « En finir avec l’Europe », « Faut-il faire sauter Bruxelles ? »… Quelques exemples, parmi d’autres, d’une nouvelle littérature faisant la part belle à une critique de gauche de l’euro, prônant la sortie de cette monnaie unique.
Parmi les plus anciens « tenants d’une sortie de l’euro », l’économiste Jacques Sapir, qui produit études sur études afin de plaider pour les avantages d’un retour aux monnaies nationales, estimant que plutôt que de faciliter la coopération entre les pays membres, UE et zone euro ont surtout figé leurs relations, favorisé la contagion de la crise financière de 2008 et ouvert toutes grandes les vannes du chômage de masse. S’il voit des atouts dans une sortie de l’euro -une dévaluation de fait qui entraînerait le « choc de compétitivité » si recherché et bénéficierait à la croissance, l’effet immédiat sur les recettes fiscales diminuerait fortement le poids de la dette et l’impact qu’il imagine rapide et conséquent de la reprise sur l’emploi- Jacques Sapir reconnaît aussi des inconvénients -inflation, hausse des prix du carburants…- « qu’il ne faut cependant pas s’exagérer ».
Le refus d’un scénario catastrophe se retrouve aussi chez Frédéric Lordon, économiste héraut de la sortie de l’euro. Pour l’auteur de "la Malfaçon", rien ne peut plus être tenté « dans le carcan de l’euro » qui a même été « délibérément construit à cette fin : qu’on ne puisse rien y essayer ». Mais cette sortie relève selon lui d’une question plus politique qu’économique puisqu’il s’agit de « restaurer la souveraineté populaire ». Une sortie qui ne serait qu’une étape avant de s’orienter vers une monnaie commune qui permet des ajustements concertés entre les monnaies nationales qui la composent.
Une monnaie commune que prône aussi Jacques Mazier, membre des économistes atterrés - sans que ses collègues ne partagent tous cette conviction comme l’atteste l’ouvrage collectif « Changer l’Europe »- mais avec un euro subsistant pour les transactions hors actuelle zone euro.
Une sortie provoquerait « surtout des effets économiques bénéfiques et rapides avec en prime une révolution sociale, le nettoyage d’élites mal formées, vieillissantes, archaïques… » assène le démographe Emmanuel Todd dans un entretien publié par Marianne, même s’il reconnaît une « désorganisation temporaire ».
Désormais des historiens, des philosophes, des sociologues… se lancent dans le débat comme le souligne l’ouvrage collectif et pluridisciplinaire piloté par Cédric Durand, « En finir avec l’Europe ». Les auteurs y dénoncent notamment le fait que, entre l’euro et les traités, les politiques budgétaires nationales sont tellement « ficelées » que « la compétitivité des pays membres de la zone ne repose plus que sur une seule variable : le travail ».
Source : La Marseillaise 19 mai 2014
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