Dans un numéro spécial, Les
Cahiers du Pays de Guérande proposent une riche livraison intitulée « La
Grande Brière Mottière du début du XIXe siècle à la mise en place du
Parc naturel régional ».
Dans l’avant-propos, cosigné par Josick Lancien, président des
Amis de Guérande, et Bernard Lelièvre, président de la commission syndicale de
Grande Brière Mottière, il est rappelé que ce territoire doté d’une très forte
personnalité a déjà suscité de nombreuses études. Mais l’objectif de cette
livraison est de centrer le propos autour de la Commission syndicale, créée par
une ordonnance du 3 octobre 1838. « Née de la volonté de l’Etat de
réglementer, dans le cadre de la loi du 21 avril 1810 sur les mines, minières
et carrières, l’exploitation de la tourbe, la Commission syndicale de Grande
Brière Mottière est le premier organe de gouvernance du territoire indivis dans
son ensemble ». A l’occasion de cette publication, la recherche
systématique des archives la concernant, permet d’apporter un nouvel éclairage
sur son histoire, saisi à partir des actions des hommes qui y vivent et
réagissent aux mesures prises, et souvent imposées, par l’administration.
Cette publication, qui doit
beaucoup au travail d’Alain Gallicé - membre du Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique et membre du Conseil Scientifique du Parc - après avoir fait le point sur le statut
juridique de la Grande Brière Mottière, celle d’un commun reconnu par les
lettres patentes du 28 janvier 1784 comme une "propriété"
appartenant à l’ensemble des habitants, envisage la mise en place de la
commission syndicale et l’histoire de la Grande Brière Mottière jusqu’en
1921. Le territoire est alors avant
tout considéré comme une tourbière et l’extraction de la tourbe en est l’activité
essentielle, minutieusement décrite ici dans un témoignage du 27 Juillet 1812.
Au début du XXe
siècle, l’exploitation des terres noires disparaît peu à peu, et, à partir de
1917, la Commission syndicale trouve d’autres ressources en taxant l’ensemble
des productions issues de son territoire. Elle met alors l’accent sur des projets
agricoles susceptibles de développer le territoire.
La nouvelle perception du
territoire qui émerge dans les années 1960, conduit à la création du Parc
naturel de Brière. Cette nouvelle entité apparaît au service de nouveaux
objectifs de préservation, de conservation, mais aussi de gestion. Sans pour
autant mettre en cause l’existence de la Commission syndicale, appuyée qu’elle reste
sur le statut indivis du territoire.
En conclusion de cette riche
publication - avec une belle iconographie rassemblée par Aurélie Launay et
Tiphaine Tudor - Bernard Guihéneuf, directeur du Parc naturel régional,
souligne l’importance de ce statut, et le rôle essentiel qui est celui de la
Commission syndicale, dans la nécessité d’un partenariat entre ces deux
organismes pour gérer au mieux la Grande Brière Mottière.
Jean-Yves Martin,
syndic de Brière (2008-2014)
![]() |
La Chapelle-Launay, commune de la Commission Syndicale de Brière Mottière |
Les Cahiers du Pays de Gérande, N°54 spécial, Année 2011, « La Grande Brière Mottière du début du XIXe siécle à la mise en place du Parc naturel régional », 108 pages, 15 €.
Site des Amis de Guérande
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