
L'auteur occupe, en effet, une situation privilégiée qui permet d’observer la façon dont
la ville se transforme, ainsi que par ses précédentes expériences, notamment à
la communauté d’agglomération de la Rochelle. C’est pourquoi cet essai concerne
d’autres ensembles urbains français.
Pour
lui, le terme de "ville" ne désigne pas la collectivité
territoriale, ni le territoire communal, mais le cadre de vie urbaine, avec son
formidable potentiel d’échanges. Le "choix de la ville" est donc celui
d’une politique locale. La grande majorité des politiques publiques
déterminantes pour le devenir des villes relèvent des pouvoirs locaux.
Tout
projet urbain, aussi modeste soit-il, exige de la patience, de la rigueur et de
la souplesse. Tous les aménagements nécessitent l’implication de beaucoup
d’intervenants, de nombreuses études et s’inscrivent dans un processus long de
concertation publique. Un délai d’une ou plusieurs décennies sépare souvent la
décision d’engager une opération et son achèvement. Avec un nécessaire
"devoir de modestie".
Les joies
et les chances qu’offre la ville, constituent de bonnes raisons de promouvoir son
développement. Elle forme un système d’organisation susceptible d’aider notre
société à devenir plus juste, plus écologique, capable de produire davantage de
richesses. À l’heure où les ressources publiques vont en se réduisant, il faut
d’autant plus faire le pari du "levier de la croissance"
démographique pour "réparer la ville".
La progression démographique est un moteur permettant à la
cité de guérir de beaucoup des "menaces" qui la touchent : les
fractures sociales, la poussée des égoïsmes, l’inflation des contentieux. Quand
la population chute, les situations sociales, écologiques, la qualité des
équipements et des espaces publics sont souvent préoccupantes. Historiquement,
ces périodes ont été associées à des catastrophes ou des récessions
économiques. À contrario une ville heureuse attire.
Un livre
agréable à lire, sans jargon inutile, où l’absence délibérée de références réglementaires
et législatives n’empêche pas la profondeur et la pertinence de l’analyse du
vécu urbain et de la pratique de l'urbanisme au quotidien.
Rémy Ailleret, Le choix de la
ville, l’urbanisme au service d’une ville partagée et créative, Ed.
l’Harmattan, 2012, 124 p., 14 €.
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