Crise des sondages


Bonne nouvelle, les sondages vont mal. L’indicateur le plus flagrant de cette crise de régime de la démocratie sondagière est l'explosion de non-réponse aux enquêtes. Du coup, les redressements opérés pour compenser les réponses manquantes sont plus substantiels et, avec eux, la part inévitable de manipulation du sondeur s'accroît..
Les entreprises de sondages espèrent trouver une solution à cette grève des sondés par le recours aux sondages en ligne. Mais ils souffrent alors d’un grave manque de fiabilité, et d’une perte de crédibilité.
Ce petit livre nous aide à ne pas nous contenter d’un simple rejet intuitif des sondages, face à leur présence envahissante. C’est une oeuvre de salubrité publique d’en mieux maîtriser les rouages et d’en comprendre les limites, ce à quoi s’attachent ici trois spécialistes à travers trois entretiens..
Un sondage, nous explique d’abord P.Lehingue (“la fausse science des sondages”), est un produit scientifique de plus en plus frelaté. Pour R.Caveng, c’est, ensuite (“une économie de la précarité”) un produit commercial, fruit d’une concurrence féroce et d’un dumping social éhonté. C’est enfin, comme le souligne A.Carrigou (“la démocratie au péril des sondages”) l’objet de prédilection - à la fois marchandise, arme et totem - d’une clique politico-médiatique, qui ne cesse, à travers eux, de vicier la vie démocratique.
Coll., “Sondages, souriez vous êtes manipulés”, Ed. B.Leprince, 2011, 95 p., 5 €.

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