Le caractère insaisissable des champs électriques et
magnétiques les prédisposent à susciter des sentiments partagés et opposés.
Avec l’utilisation croissante des ondes dans toutes sortes d’applications
techniques, entre ceux qui affirment que « votre téléphone vous tue »
et ceux qui soutiennent que « le risque n’est pas prouvé
scientifiquement », le débat tourne vite au dialogue de sourds.
Pour l’auteur helvétique, Pierre Zweiacker, de cette
solide et dense mise au point, « les rayonnements induisent un risque
qu’il convient de ne pas dissimuler, pas plus qu’il ne convient de l’exacerber ».
La manière pertinente « de réagir face à un risque ne consiste pas à
avoir peur, mais à l’analyser, à en évaluer l’ampleur, à mettre en œuvre des
mesures de prévention ». Ce scientifique rappelle qu’en science,
« la preuve est définie comme la convergence de plusieurs études
indépendantes. C’est dire que même si elle remplit toutes les conditions de la
rigueur (…) une étude isolée ne peut à elle seule constituer la preuve
scientifique de quoi que ce soit ».
Les premiers chapitres donnent toutes les
informations clés sur des rayonnements qui sont omniprésents : orages,
structures des fers à béton et du mobilier métallique, transports à courant
continu, réseaux de chemins de fer et d’électricité haute tension, appareils
électroménagers, cuisinière à induction, fours micro-ondes, portiques antivol
des magasins - quelle qu’en soit la technologie - Internet (ADSL, Wi-Fi, WiMax), radio, télévision, et enfin
téléphonie sans-fil et mobile.
Sur ce dernier cas, le plus polémique, « le
problème des dangers que pourrait présenter l’usage d’un téléphone mobile se
présente aujourd’hui comme un vaste chantier, dans lequel il est extrêmement
difficile de séparer les aspects scientifiques des intérêts économiques et des
proclamations idéologiques ». Mais les informations des premiers
chapitres montrent que « la question ne se résume pas à trancher entre
dangereux et pas dangereux, mais que le risque doit être quantifié
séparativement pour ses différentes sources (le téléphone lui-même ou les
antennes relais), ses différents modes d’utilisation (intensif,
occasionnel ; à l’extérieur, en milieu fermé, relativement à différents
organes (cerveau, cœur, organes génitaux), et sur chaque organe, pour
différentes pathologies ».
Pour l’instant, les études scientifiques - qu’elles
soient biologiques, toxicologiques ou épidémiologiques - ne permettent pas de
lever les doutes sur la nocivité des champs électromagnétiques, les effets les
mieux établis étant essentiellement thermiques. « En ce qui concerne
les effets non-thermiques des rayonnements de la téléphonie mobile, la
connaissance en est au stade exploratoire, surtout pour ce qui touche aux
techniques les plus récemment mises sur le marché, comme l’UMTS. Malgré le
nombre important d’études (plusieurs milliers) réalisées sur ce sujet, on peine
à dégager des conclusions qui ne soient pas contredites par d’autres ».
Les risques potentiels qui peuvent en découler
concernent des centaines de millions de personnes, alors que « la
science est loin de disposer du temps nécessaire pour évaluer ces risques,
avant que de nouvelles techniques envahissent déjà le marché (Wi-Fi, Wimax,
DAB, DVB-H, etc.) ». Dès lors, « face à un fatras de bonnes
causes, d’intérêts financiers et de lacunes scientifiques, voire de calculs
politiques, il importe moins de brandir telle ou telle étude qui dit ceci ou
qui dit le contraire, que de mettre un peu d’ordre dans le débat ».
Pour décider d’accepter ou de rejeter une
technologie, il importe donc d’examiner les avantages et les risques que
présente chaque option. « L’attitude un peu trop répandue qui
consiste à exiger tous les avantages et à refuser tous les inconvénients
[syndrome NIMBY],, relève tout simplement de l’infantilisme ».
L’auteur estime que, « même
sous sa forme apparemment la plus mûrement réfléchie, le principe de précaution
consiste essentiellement à prendre des mesures fondées sur rien, pour faire
face à un risque dont on ne sait pas grand-chose ». Il lui préfère un
principe de vigilance, variante anglo-saxonne pragmatique [ALARP], évitant la
référence explicite à la notion –
hautement ambiguë - de certitude scientifique, et assumant, en outre, l’idée de
s’attaquer à des risques hypothétiques, plutôt que de s’en prendre à des
risques jugés graves et irréversibles, mais mal établis. Aussi, conclut-il,
« dès l’instant où un tel danger apparaît plausible, au point
d’engendrer éventuellement un problème de santé publique, il incombe aux États
de prendre les mesures nécessaires afin de gérer le risque qui en découle et de
protéger leurs populations ».
P.Zweiacker, Vivre dans les champs électromagnétiques, Ed.
PPUR, Lausanne, 2009, 138 p., 25 €.
Le tribunal administratif de Nantes vient de donner raison au préfet. Le juge a suspendu, ce mercredi après-midi, la délibération du conseil municipal de Varades votée le 6 septembre. L’Etat attaquait la décision des élus qui avaient choisi de fixer une valeur limite d’exposition aux ondes très inférieure aux normes en vigueur. « Une manière d’ouvrir le débat et de rester vigilant sur les questions de santé publique », explique le maire, Dominique Tremblay. Le premier magistrat de la commune s’empresse néanmoins de préciser qu’il ne s’agit pas d’une démarche passéiste : « Nous avons tous besoin de téléphoner. Nous ne sommes pas opposés au progrès. Le problème n’est pas là. »
RépondreSupprimerFace au tribunal administratif, la préfecture a argué que, dans une récente décision, le Conseil d’Etat a déjà tranché ce débat : le maire ne dispose pas de pouvoir de police en matière d’ondes électromagnétiques. Elle repose exclusivement entre les mains de la police spéciale des ondes magnétiques.
Le tribunal a retenu l'argument de droit, précisant que le débat politique, lui, n’était pas de son ressort.
Je pense que les champs électromagnétiques de plus importants nos amènent de plus en plus des orages violents et des tempêtes dévastant nos forêts qui nous servaient de barrages Le modernisme va nous coûte cher par les dégâts importants.
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