Extraits de la conclusion de Normand Baillargeon
"A ceux et celles qui, comme moi, font ce pari de la culture,
on fait souvent, par-delà toutes les difficultés que j’ai recensées, cette
objection que l’on veut décisive : l’idée que la culture et l’éducation
nous rendent meilleurs est erronée et trompeuse.
Car après tout, dira-t-on, ce sont bien des générations
d’humains éduqués qui nous ont conduit là où nous en sommes, depuis cet état de
guerre permanent dans lequel se maintient l’humanité jusqu’aux assauts soutenus
contre l’environnement en passant par les risques de conflit nucléaire.
La situation est telle qu’il n’est pas rare, aujourd’hui,
d’entendre des voix crédibles prophétiser que ce n’est pas seulement notre
civilisation qui est menacée ? Mais la vie sur terre elle-même (…)
Devant de telles réflexions, devant ce saccage planétaire
auquel nous nous livrons depuis toujours avec une confondante et désespérante
assiduité, parler de culture générale peut sembler bien frivole. Pourtant je ne
pense pas que l’espoir placé en la culture et en l’éducation soit
déraisonnable.
D’abord, très simplement, parce que nous n’avons que ces
seules armes à opposer au désastre. Ensuite, parce que ce sombre portrait
néglige ce que peut être la culture, ce qu’elle a pu hier et qu’elle peut
encore accomplir demain, pour d’innombrables personnes et collectivités. La
culture, le savoir, l’éducation, peuvent donner des idées de liberté et de
changement, et le courage de lutter pour elles. Comme l’écrivait Victor
Hugo : « Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier,
attendrir, apaiser… mettez des livres partout. »"
Normand Baillargeon, Liliane est au lycée, est-il
indispensable d’être cultivé ?, Flammarion, collection Antidote, 120
p., septembre 2011, 8 €.
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