Les médias parlent sans discontinuer d’environnement – info et pub - mais en prenant bien soin de ne surtout pas faire de politique. Un double discours dominant, à la fois apocalyptique et des "petits gestes" du quotidien, qui finit par nourrir doute et rejet. Il ne peut conduire qu’au repli sur soi. Résistons-lui et, bien que soucieux d’environnement, refusons cependant d’être des "écolo-benêts" !
Éco-culpabilisation...
L’objectif est d’instaurer une culpabilité globale, en assénant des leçons de bonne conduite individuelle (ex : "tri exemplaire", avec "consignes" pour "corriger les erreurs"). Chacun devrait s’enfermer dans un face à face avec sa mauvaise conscience personnelle de "sale pollueur". Toute possibilité d’approche raisonnée s’évanouit : l’éco-tartufferie et l’activisme écolo-bobo tournent au catéchisme prêt-à-penser. La "durabilité" vire à l’incantation et légitime des normes techniques et réglementaires abstraites et unilatérales. Pouvant engendrer les pires aberrations, elles sont servies par une technocratie coercitive qui balaie, sans aucun état d’âme, toute considération sociale.
… et "capitalisme vert"
Pendant ce temps, le "capitalisme vert" est coté en bourse et justifie l’eldorado international débridé des "droits à polluer". Trop d’écologistes - même "de gauche" — admettent sans réserve ce capitalisme vert qui promeut fermes éoliennes et photovoltaïques, mais sans interroger en rien l’ordre capitaliste mondial. Sous prétexte d’"antiproductivisme" et de "décroissance" ils refusent, bec et ongles, d’articuler écologie et question sociale. Alors que les tenants du capitalisme néolibéral visent précisément l’objectif, sous couvert de catastrophisme environnemental, le maintien des classes populaires dans une soumission durable.
Ces orientations écolo-libérales sont pourtant porteuses d’une grande injustice sociale. Elles deviennent volontiers pénalisantes et punitives (ex.: la "taxe carbone"), alors que les plus démunis n’ont aucune marge de manœuvre dans leurs comportements d’achats.
Il devient peu à peu évident qu’il ne saurait y avoir d’écologie véritablement radicale et sociale sans sortie du capitalisme. D’autres chemins sont aujourd’hui possibles, pour aller vers un socialisme qui soit, à l’inverse du "capitalisme vert", tout à la fois écologique et démocratique.
Références bibliographiques :
- "Ne soyons pas des écologistes benêts (Pour un protectionnisme écologique et social)", d’Aurélien Bernier et Michel Marchand, éd. Mille et une nuits.
- "Pour une Terre commune", essai d’André Chassaigne, Arcane 17
- "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable", René Riesel et Jaime Semprun, Editions de l'Encyclopédie des Nuisances.
Lire également une interview de Aurélien Bernier
et Face à la catastrophe écologique, quelle alternative ?
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