Aller à pied, ça marche...

Ce livre - publié aux excellentes éditions canadiennes Écosociété -  part de ce constat de son auteure québécoise  : « au fil des années nous avons tendance à nous sédentariser et à oublier le rôle de la marche dans notre vie. La plupart de nos activités – travail, loisirs et transport – nous incitent à rester assis pendant de longues périodes. Notre environnement, qui s’est également transformé favorise de moins en moins la circulation à pied, et les commodités modernes restreignent nos dépenses énergétiques. Nous ne prenons pas toujours conscience des effets néfastes de cette inactivité. L’activité physique, même si elle se résume à la marche , est essentielle à la santé ».
A partir de là, le livre répond donc, chapitre après chapitre, à ce questionnement :
-         Pourquoi avons-cessé de marcher ?
-         Quelles sont les conséquences de ces changements ?
-         Comment pouvons-nous réagir maintenant ?
« Pour une ville qui marche » répond, pas à pas, avec une multitude d’arguments, d’anecdotes et d’illustrations, à ces questions en offrant globalement une nouvelle vison de l’aménagement urbain centrée sur le piéton plutôt que sur l’automobile, de façon à rendre la ville plus conviviale et plus saine.
Les citations qui ouvrent chacun des chapitres, sont éloquentes. Entre autres :
-         « J’ai deux médecins, ma jambe gauche et ma jambe droite » (G.M.Trevelyan).
-         « Un piéton est un homme qui risque sa vie ; un marcheur est un homme en possession de son âme »  (David McCord)
-         « Toute pensée digne d’intérêt vient en marchant »  (F.Nietzsche)
-         « Marchons et nous serons heureux ; marchons et nous serons en santé. La meilleure façon de prolonger nos jours, c’est de marcher régulièrement, et avec un but » (C.Dickens)
-         etc.

  • Conclusions ?

« Il y a un urgent besoin d’un ensemble de politiques publiques destinées à accroître la convivialité des milieux de vie (…) Les clubs de marche et la publication de cartes de sentiers pédestres peuvent également contribuer à promouvoir la marche.
Marcher permet de se réapproprier les rues et de se sentir plus en sécurité et en santé,  individuellement et collectivement. La marche est économiquement avantageuse car elle nous dispense de payer pour les effets délétères de la sédentarité et d’un mode de vie axé sur l’automobile. Créer un environnement favorable à la marche est le meilleur moyen d’améliorer la forme physique de la population dans son ensemble, car tout le monde en profite. Contrairement à la marche récréative, la marche utilitaire n’est pas une question de choix : c’est l’environnement qui fournit ou non des occasions de se déplacer à pied. La marche est également un moyen d’atteindre une plus grande équité, entre les individus comme entre les différents groupes de la société. Elle nous met en contact avec la nature, nous apprend à la respecter et à la protéger. De plus, elle nous rapproche de nos concitoyens »

Un livre à lire,.. entre deux "marches utilitaires" et/ou deux "randonnées récréatives" !

Marie Demers, « Pour une ville qui marche, aménagement urbain et santé », Éditions Ecosociété, 2008, Montréal, 287 pages, 19 €

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