Hymnes nationalistes ou révolutionnaires, musiques folks irlandaises, basques ou kabyles, mouvement pour les droits civiques des Noirs rythmé par le gospel, chants pacifistes, aucune révolte, aucune mobilisation sociale ne semble avoir pu se passer de pratiques musicales.
Cet ouvrage analyse en détail les propriétés qui font de la musique un puissant auxiliaire des mobilisations collectives. Christophe Traïni, politologue, nous guide à travers luttes et chants, objets d’étude originaux et par trop négligés, en dépit de leur larges diffusion et popularité.
Les chansons figurent pourtant parmi les armes les plus redoutables des mouvement sociaux, dans des « mobilisations bien orchestrées » parfois. Si elles permettent d’abord de « contester en musique », elles peuvent aussi devenir des armes pour « amplifier la contestation »
Elles permettent tout à la fois, souligne-t-il, la « socialisation politique des plus jeunes générations », la « diffusion d’une contre information en régime démocratique », la « conflictualisation » et la « désignation d’un adversaire », que « l’exhortation du devoir de mémoire ».
Au fil des chapitres, les leaders politiques utilisant des armes musicales croisent des artistes qui épousent des causes militantes, à l’image de Béranger, Joan Baez, les Zebda, Bob Geldof ou des groupes britanniques de la Red Wedge ou de Rock Against Racism.
Pour finir, dans une conclusion intitulée « harmonies et cacophonies », l’auteur rend compte des divers usages sociaux de la musique, et de sa capacité à osciller entre résignation plus ou moins conformiste et protestation subversive.
C.Traïni , La musique en colère, Éd. Presses de Sciences Po, Coll. Contester, 2008, 128 p.,10,00 €.
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