
Une seconde méthode consiste à comparer les soldes migratoires par tranches hiérarchiques d’espaces communaux, de Paris aux communes du « rural profond », loin de l’attraction de toute ville, à partir des données de réexpédition définitive du courrier postal, signe d’un changement résidentiel durable. Or, pendant trois années d’épidémie, les flux s’exercent sans varier au sein d’une même tranche de poids démographique urbain ou rural, sans basculement majeur repérable d’une tranche à une autre au sein de cette hiérarchie. Finalement, selon l’étude, « on ne trouve pas les traces d’une réorientation massive des populations à venir ».
Constat : il n’y a « pas de recomposition majeure des flux vers des espaces isolés, hors des aires d’attraction des villes. Il n’y a pas de grande rupture territoriale dans les intentions de mobilité avant et après la crise » du Covid.
L’étude départementale de l’AURAN, quant à elle, s’appuie sur les données ENEDIS de la territorialisation des branchements électriques, pour d’une part estimer la population jusqu’en janvier 2021, et d’autre part appréhender les dynamiques les plus récentes et voir si de nouvelles tendances sont apparues. Résultat : si la dynamique démographique du département reste forte dans la période récente (2019-2021) la répartition de la croissance évolue. En effet, la dynamique de Nantes-Métropole marque le pas et, dans le même temps, celle de la couronne nantaise et du reste du département s’accélère de nouveau. « En d’autres termes, les mouvements de « centre » vers « périphérie » se sont accentués récemment ». Mais, selon l’AURAN, « ce phénomène, à suivre, serait lié davantage à la mise en tension du marché immobilier local qu’à la crise sanitaire, survenue en cours de route, qui n’a fait qu’accélérer ce processus engagé auparavant ».
L’AURAN le confirme d’ailleurs plus nettement encore en mai 2022 : « il n’y a pas d’exode urbain en Loire-Atlantique : la demande [immobilière, à l’achat ou en location, reste très soutenue et supérieure aux niveaux d’avant crise sanitaire. Les équilibres territoriaux restent les mêmes. Les territoires qui attirent le plus en décembre 2021 sont similaires à ceux de 2020 et 2019 ».
AURAN, « Pas d'exode urbain en Loire Atlantique, mais des tensions qui s'accentuent », Les synthèses de l'AURAN, n°78, mai 2022
AURAN, « Croissance démographique en Loire-Atlantique : pas d'inflexion en vue », Les synthèses de l'AURAN, n°76, février 2022
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