Quelles "ambitions" en Estuaire et Sillon ?


Un article de Ouest-France du 7 septembre fait état des "ambitions" du président de la communauté de communes d'Estuaire et Sillon. À la lecture de ses réponses, des "ambitions" au fil de l'eau de l'estuaire, loin de tracer un profond sillon. 

En cette rentrée, plus question, pour le président d'Estuaire et Sillon, d'un "Projet de territoire" pourtant annoncé pendant un semestre comme la grande affaire du nouveau mandat. Il s'agit là des " ambitions du président" et le projet de territoire en sort déjà tout écrit en ses grandes lignes. Services et bureaux d'études n'auront plus qu'à en écrire la partition. On peut difficilement prétendre qu'elles ont été validées par les scrutins locaux des 15 mars et 28 juin : sans aucune campagne sur les orientations intercommunales et avec des records d'abstention.

Un trimestre plus tard, sur la forme mais pas le fond, on passe illico à l'annonce d'un nouveau " pacte de gouvernance". À ce jour, elle fonctionnerait sur le principe une commune, une voix. Mais c'est plutôt celui d'un maire = une voix, car le huis-clos de sa mise en œuvre reste, depuis l'origine, le club fermé du bureau communautaire des onze maires, unique et haut lieu de toute décision. Au-delà, toute velléité de participation doit de plus rester confinée aux seuls élus. Ce que confirme hypothèse d'une grand-messe annuelle avec tous les conseillers municipaux qui n'y changera évidemment pas grand chose. Un mode de gouvernance qui a écarté soigneusement les citoyens eux-mêmes.

On aura bien compris que l'axe transversal au bureau (les " "collègues vice-présidents") et dans toutes les commissions est celui de "la transition écologique et énergétique". Le saupoudrage des préfixes éco- est dès lors de mise. Directoire des maires, d'une part, et écologie partout, d'autre part : il se vérifie que ce que j'ai appelé dans mon bouquin (1) une "écoligarchie" est bien en place en CCES.

L'exemple de la centrale de Cordemais l'atteste. L'annonce de la fermeture n'est aucunement contestée. Estuaire et Sillon soutient le Projet Ecocombust à peu près comme la corde soutient le pendu. Au-delà de "l'expérimentation", elle "anticipe" la fermeture et se préoccupe surtout déjà de ses incidences financières et du devenir post-Centrale des 150 ha. du site. Le Pacte métropolitain de janvier (ex "projet" lui-même) donne pourtant cependant une petite idée de ce qu'il pourrait en être : une "liste à la Prévert" (Nicoleau dixit) de programmes d'ores et déjà engagés.

Jusqu'où peut-on se satisfaire - et se contenter - de telles "ambitions" pour notre territoire, objectifs et "gouvernance" ?

Note

(1) "Paysages, pouvoir et colères du sillon à l'estuaire", Petit Pavé, 2020.

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