Le 15 février, au couvent des
Cordeliers de Savenay
Alors qu'on s'attendait, au mieux, à
une vingtaine de personnes, c'est finalement
une quarantaine de personnes qui ont
participé dans l’ensemble de la matinée, en passage ou en
totalité, sans compter les excusé(e)s en ce début des vacances
scolaires. Avec des élus, actuels, anciens et – peut-être –
prochains de trois communes : maire, adjoints, conseillers
communautaires et municipaux. Les trois listes en compétition à
Savenay en mars prochain étaient représentées, dont une tête de
liste ; des correspondants locaux de la presse, anciennement ou
encore en activité dans cinq des onze communes du territoire
(Savenay, la Chapelle-Launay, Lavau-sur-Loire, Malville et Bouée).
L'administrateur du principal réseau social de Savenay (plus de
10.000 abonnés) ; des militants d'associations d'histoire
locale et environnementales ; un sympathisant porte parole des
Gilets jaunes, et des jeunes, lycéen (Jacques Prévert) ou étudiant
(fac de comm' à Brest). Sans oublier des citoyens concernés de
différentes communes.
Quatre thèmes choisis seulement ont
été abordés, ponctués de lectures par Jean-François Arthur (président de l'association : Le
verbe figuré) de textes de référence en histoire (Arthur
Young), littérature (George Perec, Julien Gracq, Danielle
Sallenave), géographie (Michel Lussault) et philosophie (Henri
Lefebvre).
1) Les questions des paysages, du
patrimoine et d'histoire, exposées par l'historien Ronan Pérennès,
mettent sur la sellette « l'identité » réelle du
territoire intercommunal, quand elle n'est pas fantasmée ni biaisée
par son « marketing » à ambition touristique (« Un
air de Japon », ou « Pays sage »). Il reste encore
beaucoup de flou dans l'image de l'entre-deux métropolitain de Nantes et Saint-Nazaire. Elle ne peut plus se
réduire à la « ruralité » nostalgique, malgré l'Avis
récent du CDD (conseil de développement) à ce sujet. Loin d'un « rural profond »,
qui n'existe plus nulle part, c'est désormais d'un périurbain
métropolitain qu'il s'agit aujourd'hui, même s'il reste encore à mieux
cerner et définir.
Successivement ont été ensuite
discutés :
2) Les limites du pouvoir des maires dans
leur commune, qui contrastent avec leur omnipotence dans
l'intercommunalité, surtout au bureau communautaire
(composition :11 communes/11 maires). Avec quelle
« gouvernance » intercommunale, eu égard à ses
manquements criants face aux attentes de « démocratie
participative » ?
3) Les interrogations sur l'info et l'actu
locales, à l'heure du grand basculement de la presse papier vers le
web et les réseaux sociaux, s'expriment, au-delà des mérites et
limites de chaque, tout comme pour la comm' intercommunale sur papier
glacé, Dans quelle mesure les faits et réalités locales sont-ils
correctement et pleinement traités ? De plus en plus
médiocrement, car trop partiellement et d'une façon très aléatoire.
4) L'épisode des Gilets jaunes au local,
sur les ronds-points (du Golfeur, de la justice, de la Colleraye), qui
interpelle sur ses capacités incontestables de mobilisation (600 à
la Marche citoyenne du 17 novembre 2018 à Savenay), en regard des
mutations socio-spatiales depuis 20 ans de périurbanisation et
d'intercommunalité. Tout le monde s'accorde alors au moins sur un
point : les Gilets jaunes ? Ce n'est pas fini !
La "marche citoyenne" des Gilets jaunes à Savenay de la mairie à la Colleraye 17 novembre 2018 |
L'horaire ayant été strictement respecté, ces débats n'ont pu évidemment être menés à leur terme à midi pile. D'où des frustrations légitimes, qui incitent et encouragent à renouveler l'expérience. Ce sera le cas, dans quelques mois, avec un Géo-Forum #02 qui portera alors sur le Projet de Territoire d'Estuaire et Sillon : cette Arlésienne locale dont on parle toujours sans jamais la voir venir. Ce chantier en souffrance devrait enfin être ouvert à l'automne 2020, par les nouvelles équipes, municipales et communautaire, qui se mettront en place à partir de mars qui vient.
Production de l'espace et colères (1974)
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