Le grand guignol de la gauche radicale


Le grand guignol de la gauche radicale
Chroniques marxistes-burlonistes
par Jean-Pierre Garnier, sociologue et urbaniste libertaire*
Editions Critiques, 2017, 214 p. 12 €

Ces chroniques politiques à l’humour féroce et à l’ironie corrosive dénoncent la vacuité d’une gauche prétendument contestataire. L’enlisement de Podemos, l’échec de Nuit Debout, la grandiloquence des maîtres à penser de la contestation, ne sont-ils pas les symptômes dérisoires d’un mouvement progressiste qui a perdu ses repères ? Traiter du grotesque par le burlesque en déployant une analyse sociologique rigoureuse permet de remettre au cœur du débat les enjeux décisifs que sont la lutte des classes, le dépassement du capitalisme et la résistance à l’impérialisme.
Le Grand-guignol de la gauche radicale n’est certainement pas une analyse exhaustive des mécanismes du discours actuel de « l’ultra-gauche ». Il est une chronique, s’étendant de 2015 à mai 2017, des réactions de son auteur à certains événements qui ont émaillé l’histoire et le discours récent de « l’ultra-gauche » française. De l’espoir français placé en Podemos à Frédéric Lordon (« qui non sans peine essaie depuis quelques temps de se faire passer pour philosophe ») du « radical de campus ou de bac-à-sable » au « bisounours de nuit debout », de « Médiatarte » à « Micron », du « gueguerrier de classe Ruffin » au « Comité translucide », Jean-Pierre Garnier exhume la « grosse bêtise » du jus rhétorique dans lequel le convaincu à courte vue et le subversif en pantoufles espéraient la voir confire. Rien que cela, déjà, est drôle. Jouissif car rigoureux (et non jouissif et rigoureux), Le Grand-guignol de la gauche radicale démonte le grotesque par le burlesque. En cela – et quand bien même il est bien entendu teinté lui-même de ses a priori (qu’il a l’intelligence et la correction d’exposer) – Jean Pierre Garnier nous donne à lire une chose certes joyeuse et bien saignante, mais aussi diablement nécessaire.

Au sommaire, entre autres :


  • Podemos, soyons réalistes demandons le possible
  • Le Front national, péril brun ou grand méchant loup ?
  • Les idiots utiles de la reconquête impériale
  • De la déconstruction à la dénégation, les avatars de la fausse conscience néopetite bourgeoise.
  • Des nuits sans lendemain, journal du front de convergences des luttes
  • Chantal Mouffe, championne de l'esbrouffe
  • Le « commun » contre le communisme
  • Fidel et les vautours
  • François Ruffin ou la guéguerre de classe
  • Je vote donc tu suis


*Jean-Pierre Garnier est sociologue et urbaniste libertaire, chercheur en sociologie urbaine, également auteur de : Une Violence éminemment contemporaine (Essais sur la ville, la petite bourgeoisie intellectuelle et l'effacement des classes populaires), éditions Agone, coll. Contre-Feux, 2010.

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