Dédé Mahaud (1931-2017)

Dédé Mahaud 1931-2017
(Cliché Patrice Morel)

André Mahaud (dit Dédé "La burette") est décédé le 19 novembre 2017 à la Chapelle-Launay, à l'âge de 86 ans. Il est resté fidèle à lui-même jusqu'au bout : un retraité très actif pour son syndicat, la CGT, les trains, la vie politique et l'histoire locales, le foot et la chasse. 



Il incarnait aux yeux de tous une "confiance indéfectible en la CGT. Il a été l'un des artisans de la mise en place de la section des cheminots retraités de Saint-Nazaire. Il en connaissait tous les syndiqués et bien au-delà", rappelle Marcel Noël dans son hommage du 23 novembre 2017.


Les 150 ans de la gare de Savenay en 2007 (Cliché : Patrice Morel)

Extraits*


"Ton avenir à la SNCF semblait tout tracé, compte-tenu de ta famille, de ton lieu de résidence, la vallée Mismy, où les habitants étaient en majorité des cheminots.
Tu es entré à l'Ecole d'apprentissage SNCF de Ste Anne de Nantes en 1945 et jusqu'en 1949, avec René Hochet, Pierrot Mornet et quelques autres. En 1948, tu as pris ta première carte à la CGT, ce qui te semblait logique, comme a beaucoup de camarades de ta promotion. Tu as du passer du temps à l'atelier de matériel, et quand je t'ai retrouvé à mon retour de l'Armée en 1960, tu étais au Mans, où tu est passé élève mécanicien et ensuite mécanicien. Tu venais de te marier en 1958. Agent de conduite au Mans tu habitais près de Savenay, à la Chapelle-Launay. C'était peu pratique et les repos au domicile étaient diminués d'autant, ce que les cheminots plus jeunes ont du mal à imaginer. La vie à l'époque était difficile pour les travailleurs et pour les cheminots également. Des "Trente Glorieuses" on n'a connu que les bas salaires, les 48 h. par semaine, un travail difficile. 

A l'origine du surnom de "Dédé la burette" (Cliché Patrice Morel)

Ta carrière s'est ensuite poursuivie à Nantes et à Saint-Nazaire où tu as été le dernier agent de conduite. Tu es parti à la retraite en 1981 avec la clé du dépôt. C'est là qu'avec Jean Marchand, Maurice Letiec, André Chaigne et quelques autres, vous avez structuré la Section Retraités de Saint-Nazaire. André était responsable du secteur de Savenay. La section de Saint-Nazaire était une grosse section, car en 1992 il y avait 146 syndiqués. Nous sommes encore 86 aujourd'hui. Il faut savoir que pour le repas de fin d'année de la section ou le repas de printemps, il fallait affréter deux cars pour emmener tout le monde. Un car partait du Croisic et l'autre de St Etienne de Montluc, André était responsable du car de St Etienne.


C'est grâce au travail quotidien et au contact permanent avec les syndiqués, qu'on pouvait conserver cette fraternité et faire perdurer "l'esprit cheminot", qui n'existe dans nulle autre corporation.
André c'était le chemin de fer, bien sûr, il était connu un peu partout. "Dédé la burette" était une célébrité. IL avait conduit une multitude de locos vapeur et connaissait tous les types de locos : les 140 C - 141 C - 230 - 231 - 141 R et ensuite les diesels : 63.000 - 66.000 - 67.000 - 68.000. Il était intarissable. Je revois son émotion en Gare de Savenay, il y a une dizaine d'année, lors d'une manifestation, où la 141 R était là (le 2 août 2009). André avait la larme à l’œil... André était quelqu'un de très sensible.



Mais André a défendu toute sa vie les positions de la CGT. C'était un militant, avec une fidélité à toute épreuve, qui œuvrait au quotidien pour l'amélioration des conditions de vie, et pour un changement de société, plus juste, pour les salaires. Et comme nous en avions discuté dans notre dernière rencontre, le gouvernement actuel n'en prend pas le chemin...

Quand je dis que tes engagements étaient multiples, tu avais une autre corde à ton arc, le foot. Tu étais un fervent supporter de l'équipe de Savenay, où tu as tenu le bar du stade pendant des années, avec ton camarade Yves Bertrand. Autre chose qui te tenais à cœur, l'histoire de Savenay et de la région (1), celle du maquis de Saffré, où vous aviez été réfugiés pendant la Poche de Saint-Nazaire. Une autre passion encore, la chasse que tu n'a arrêtée qu'il y a trois ou quatre ans.

Donc une vie riche, passionnée, avec des activités multiples... Seul petit problème, tu n'avais pas d'heure et Thérèse devais souvent t'attendre, souvent pendant longtemps.
Nous perdons avec André un camarade qui avait emmagasiné une somme considérable de connaissances. André c'était, en quelque sorte, une bibliothèque sociale... Tu as su passer sans transition, de la vie active à la retraite et poursuivre une vie militante au service des autres (...).

* Merci à Marcel Noël et à Jeannine Chéneau pour la communication de ce discours.


La locomotive "Pacific 231 g 558" en gare de Savenay
(Cliché Patrice Morel)


Note 1 - Il avait beaucoup contribué à l'ouvrage : "150 ans de chemin de fer à Savenay de 1857 à 2007" publié par le Groupe d’Histoire Locale de l’Amicale Laïque (Etudes et Réflexion) en 2006.


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Commentaire ; Julo44 a ajouté un commentaire sur l'article "Dédé Mahaud (1931-2017)" : 

Bel hommage précis à ce vrai cheminot (dans l'âme) que je connaissais.
Merci.

Commentaires

  1. Bel hommage précis à ce vrai cheminot (dans l'âme) que je connaissais.
    Merci.

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  2. Julo44 a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Dédé Mahaud (1931-2017)" :
    Bel hommage précis à ce vrai cheminot (dans l'âme) que je connaissais.
    Merci.

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  3. Merci pour ce beau discours pour mon papy d'amour il me manque tellement

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  4. Je l'ai connu lorsque j'ai joué à l'US Savenay , une personne très attachante .

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