Les cartes du 1er tour : un "crépuscule de la France d'en haut" ?

Ce que disent les cartes 


D'abord une excellente cartographie, à l'échelle nationale, comparative entre 2012 et 2017. Voir - en ouvrant ce lien - la méthodologie [candidat(e) arrivé(e) en tête dans chaque commune] et la légende des couleurs : rose PS, bleu LR, bleu foncé FN, gris (Macron) rouge FdG/FI. (Animation GIF ci-dessous et possibilité de zoomer en ligne). 

Riche d'enseignements à toutes les échelles, "cette carte représentant le candidat arrivé en tête dans chaque commune révèle de grandes différences sur le territoire" selon les régions et les départements, avec la possibilité d'afficher les résultats 2017 commune par commune. 

Constats : disparition totale du rose PS (pas de vert), un peu moindre du bleu ciel LR; apparition du gris EM à la place, là où il n'est pas masqué par une poussée du bleu marine FN et la permanence du rouge JLM (FdG/FI) souvent dans les régions d'implantation historique du PCF : ceinture rouge parisienne, Limousin, Bretagne intérieure (Argoat), arrière pays méditerranéen, estuaire de la Loire élargi au périurbain nanto-nazairien.



Le "crépuscule de la France d'en haut" ?

Ensuite, c'est l'occasion de revenir sur l'étrange sort réservé au géographe Christophe Guilluy. Avant et entre les divers scrutins ses pairs géographes académiques le honnissent copieusement et les médias (surtout Le Monde et Libé) incendient chacun de ses ouvrages dès sa parution. Dernier en date ayant subi ce sort : "Le crépuscule de la France d'en haut", 2016. Double déni scientifique et idéologique, en conséquence duquel il se tient délibérément à l'écart du sérail des idéologues politiquement corrects.

Or, dans cette campagne électorale, l'ensemble des candidats ont totalement zappé les questions de la ruralité (à part un peu Lassalle, à sa manière), ignorés complétement les différenciations territoriales et le terme même de "périurbain" ( zéro occurrence sur 1 Million de mots : voir le moteur de recherche : "les mots des candidats" de Paris Match). 
Pourtant, après les votes, d'aucuns redécouvrent la France coupée en deux, le clivage France d'en haut - France d'en bas, l'opposition centralités (métropoles) - périphéries ("quartiers", banlieues, rurales et périurbaines) et la séparation socio-territoriale entre "bobos" et "prolos". 

Dur retour aux réalités ! Car, aussitôt un nouveau vote passé, observons que l'analyse des résultats réintroduit immanquablement ces problématiques : France d'en haut, France d'en bas, métropoles-périphéries, insiders outsiders, inclus - marginalisés, etc... On se remémore même, à l'occasion, la France qui a voté NON au TEC (traité constitutionnel européen) en 2005, et qui fut alors tant stigmatisée et méprisée. 
Après le grand silence du 1er tour des présidentielles sur ces sujets, voyons maintenant - sans grande illusion toutefois - ce qu'il en sera dans la courte campagne du 2ème tour. Avec le risque que l'offre limitée et biaisée du second tour tourne à l'opposition inclus - exclus et alors tout, même le pire, devient possible.
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