Estuaire et Sillon : budget et Loirestua, quelle opposition de gauche ?

Ouest-France du 3 avril 2017
Actualité locale

La "gauche" communautaire - qui s'est, rappelons-le, montrée incapable de présenter un candidat à la présidence d'Estuaire et Sillon, à cause de ses divisions et ambitions personnelles - veut désormais faire de son refus de Loirestua un cheval de bataille dans son opposition à la présidence nouvelle qu'elle a de la sorte contribué à mettre en place. Prolongeant ainsi ce paradoxe ancien désolant : celui d'une gouvernance de droite dans un territoire certes élargi mais toujours de gauche aux élections nationales et locales.

Elle s'oppose donc à Loirestua au prétexte des fermetures annoncées de tranches à la centrale de Cordemais - une sorte de fatalité qu'elle ne condamne ni ne combat aucunement - ce au nom de la priorité des services à la population et de la non-augmentation des impôts : des orientations dont on a vu pourtant la mise en œuvre qu'elle a appuyée par exemple à travers "redevance incitative" et SPANC en ex-Loire et Sillon. Les mêmes qui ont fait adopter de telles augmentations en 2016 en Loire et Sillon - par exemple l'ex-vice-président aux finances - demandent aujourd'hui leur modération pour 2017 en Estuaire et Sillon !

Dans l'argumentaire anti-Loirestua il manque cependant un point essentiel. Comment le projet Loirestua est et sera-t-il compatible avec le projet quasi identique CIVEL (centre d'interprétation et de valorisation de l'estuaire de la Loire) prévu à Saint-Nazaire comme objectif de réhabilitation de l'usine élévatoire à l'écluse du port ? Un moment "suspendu" par la nouvelle majorité régionale de droite, ce projet semble relancé depuis quelques semaines suite à un rencontre entre le président de Région Pays de la Loire et le maire de Saint-Nazaire. Deux projets concurrents sur le même créneau, valorisation de l'estuaire et vocation touristique.

Deux projets pour un même objectif, c'est un de trop et cette question méritait d'être posée. Ce ne fut pas le cas. On est donc plutôt dans la pure posture : que penser en effet d'un vice-président aux finances qui s'abstient sur un budget qu'il présente et est censé soutenir ? Comprenne qui pourra.

On se réjouira néanmoins dans le même temps de l'avancée décisive en 2017-2018 de l'aménagement du Pôle d'échange multimodal (PME) de la Gare de Savenay, qui va enfin aboutir, après des années de mobilisation - depuis les années 1980 ! - avec l'appui de mon ami et camarade Gilles Bontemps, ancien vice-président (communiste) aux transports de la région Pays de la Loire.

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