Décryptage : Ouest-France du 2 janvier 2017
Les chiffres de l'Insee valident deux phénomènes démographiques : la métropole nantaise densifie sa population et étend son influence. Les 2e et 3e couronnes se développent fortement.
En cinq ans, la métropole nantaise est passée de 582 000 habitants à 619 000, si on additionne la population des vingt-quatre communes. La pente reste ascendante depuis 2014. Rapide calcul : 37 000 habitants supplémentaires. L'équivalent de Rezé ! « L'évolution est, aux trois-quarts, liée au solde naturel : naissances dynamiques, retraités et jeunes qui veulent vivre, étudier et travailler en ville. Les autres sont des nouveaux habitants captés par l'attractivité économique. La qualité de vie et le maintien d'un haut niveau de services publics y font aussi », analyse Fabrice Roussel, vice-président de l'agglomération. Nantes métropole a fixé le cap : accueillir 75 000 nouveaux habitants et créer 60 000 emplois d'ici 2030.
Ça pousse fort en 3e couronne
L'influence de la métropole s'étend aux communes moyennes dans un rayon de 30 km, la 3e couronne. Le Loroux-Bottereau (2), Grandchamp-des-Fontaines, Cordemais, Cheix-en-Retz, Sainte-Pazanne gagnent des habitants : + 4 % par an en moyenne depuis 2009. Un ton en dessous, Savenay, Oudon, Aigrefeuille, Saint-Mars-de-Désert, Ligné, Fay-de-Bretagne se développent. « La métropole est la locomotive, mais elle n'est pas étanche, elle irrigue les moyennes et petites communes qui profitent de ce dynamisme », commentait, en avril, Johanna Rolland. « Chacun prend sa part d'un développement équilibré de l'habitat », apprécie Fabrice Roussel.
Le coût du logement explique cet « étalement » démographique. Les prix y flambent moins qu'en ville. « Nous recevons des primo-accédants, des jeunes familles avec enfants qui cherchent une maison. Nous, on propose du foncier à 150 €/m2 », confirme le maire de Cordemais.
Dans la balance : prix/déplacements/services
L'essor de la 3e couronne crée des contraintes. Pour les habitants (déplacements) comme pour les élus (équipements, effectifs scolaires). Si on s'éloigne de la ville, on perd des services. Il faut choisir : un logement dans la métropole avec transports publics, loisirs et crèches ; ou un pavillon avec jardin en 2e ou 3e couronne, moins cher, mais des bouchons, matin et soir, en ville. Ça coince dans les trajets domicile-travail vers la métropole. Une coopération renforcée, y compris en partageant la facture des aménagements, va s'imposer entre la métropole et ses voisins.
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