Référendum NDDL du 26 juin 2016 : les électeurs n'ont pas fait fi de la géographie !



Ces deux cartes (publiées par Ouest-France le 27 juin p.7) très précises (techniquement, des cartes choroplèthes avec 5 classes discrètes) montrent que le vote du 26 juin n'est pas principalement idéologique (vote NON écolo-ZADiste, de l'espace perçu à travers les dogmes de la foi anti-aéroport), ni technocratique (vote OUI pro-AGO, de l'espace conçu des aménageurs, des grands élus, des entrepreneurs...).




Il est tout simplement et avant tout "un vote géographique" (Christophe Jaunet et J-François Marival), celui des valeurs d'usage du territoire réellement vécu par les habitants, en fonction des localisations et de l'accessibilité actuelle et future, à Nantes Atlantique (Bouguenais) ou à Grand-Ouest (NDDL).

C'est ainsi que ce vote présente plusieurs structurations combinées :

1) De proximité, avec une polarisation du NON autour de NDDL et probablement, un fort contenu anti-ZAD. Car le seul bon moyen d'en finir une bonne fois pour toutes avec la ZAD ce serait d'enterrer le projet d'aéroport lui-même.

2) Concentrique, du vote NON type "écolo-pro ZAD" dans le proche et moyen périurbain nantais, et jusque dans une partie du cœur métropolitain (Rezé, Saint-Sébastien).

3) Un net clivage Nord Loire / Sud Loire, lié au positionnement actuel ou projeté de l'aéroport. Une partie du Sud-Loire vote contre un déplacement de l'aéroport vers le Nord-Loire, qui compliquerait son accès. Quant au "rural profond" du nord du département, en fait le périurbain lointain du castelbriantais, loin de souscrire aux sirènes d'alarme environnementales, table plutôt sur les effets induits du rapprochement d'un grand équipement à vocation régionale.
A noter également la différence entre les littoraux nord et sud de l'estuaire (Pornic : Non, La Presqu'Île guérandaise : Oui), pour des raisons similaires d'accessibilité à l'aéroport, selon qu'il est ou serait dans le nord ou de sud Loire.

Ajouté au bon niveau de participation, la cartographie montre ainsi que, dans leur grand discernement, les électeurs et électrices de Loire Atlantique n'ont heureusement "pas fait fi de la géographie des petits ensembles, [sinon de celle] des grands amphis" (A. Bashung, "A Ostende", 1995).

Rappel : Carte des communes dont les maires avaient appelé à voter OUI.

Cette carte montre, rapprochée à celles ci-dessus, que l'influence des positionnements des maires
n'a joué qu'un rôle limité, qu'ils soient de droite, de gauche
ou même de tendance écologistes (ex.Chapelle Launay et Campbon).


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