Commerces en Loire Atlantique : « les périphéries raflent la mise »

Ouest-France du 12/03/2016
Edition : Loire Atlantique - Rubrique : Départementale


Un article intéressant mais qui n’évite pas certaines confusions entre types de « périphéries » et échelles emboîtées (département, agglo de Nantes, villes moyennes) des évolutions commerciales (grands centres commerciaux et commerce des centres de villes moyennes et des bourgs)


Des pôles commerciaux plus dodus et plus nombreux en Loire-Atlantique, des centres-villes qui s'étiolent... Mais globalement un nombre de magasins en baisse depuis quatre ans.

Périphérie gagnante à Ancenis aussi

Le petit commerce du centre-ville est-il condamné à disparaître, avalé, asphyxié par de gros pôles en périphérie ? La lecture n'est pas si simple. Certes, la tendance est incontestable. La dernière étude de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), en atteste.

Globalement, entre 2010 et 2014, les points de vente ont baissé de 1,1 % en Loire-Atlantique. Mais aux abords des villes, ils ont augmenté de 13,6 %, surtout du côté des magasins de plus de 300 m2.
L'agglomération nantaise n'est pas la seule à en profiter avec le géant Atlantis. Guérande (lire ci-dessous), Ancenis et Savenay ont accueilli des centres commerciaux qui ont grossi ces dernières années, avec l'installation d'enseignes nationales. « Ces villes moyennes se sont organisées pour éviter l'évasion commerciale vers Nantes », se réjouit Jean-Luc Cadio, vice-président de la CCI, avant de nuancer. « Pontchâteau s'est structuré avec le centre Leclerc, mais les communes autour ont perdu des commerces. »

Bourgs perdants

L'étude montre que les points de vente ont baissé de 3,9 % dans les centres-villes et les bourgs du département entre 2010 et 2014. Dans les campagnes, les petites communes voient disparaître leurs commerces de proximité.

Au coeur des villes, la tendance est identique. Dans la métropole nantaise, malgré la présence de gros pôles, le nombre de magasins a globalement baissé de 2,7 % et dans une proportion plus forte du côté des petits de moins de 300 m2. « À Nantes, on a plus ou moins le même nombre de commerces. À Rezé ou à Saint-Herblain, l'offre s'est réduite. » Le centre de Saint-Nazaire souffre aussi.

L'emploi trinque

Évidemment, cette situation impacte l'emploi. Moins 300 équivalents temps plein dans un secteur qui emploie, dans le département, plus de 40 000 personnes. Dans l'agglomération nantaise, l'emploi recule de 2,8 %.
Inexorable ?

« C'est difficile à analyser », commente Jean-Luc Cadio. « Nous arrivons à saturation. Les développements de ces dernières années, nous ne le connaîtrons plus à l'avenir. La France est le premier pays d'Europe occidentale en mètres carrés de surface commerciale. » D'après lui, le commerce n'a pas fini d'évoluer, les attentes et les usages des consommateurs non plus.

Mais comment rétablir un équilibre entre le centre et la périphérie ? « Il faut une réflexion entre les élus et les commerçants, élaborer des plans sur plusieurs années et les réadapter. Carquefou a réussi, par exemple, à maintenir un bourg très commerçant. Il faut une volonté politique. »

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