Ramassage des ordures en Loire et Sillon : le service public le plus utilisé est à défendre

Le ramassage des ordures ménagères est et reste un service public dont bénéficient, jusqu'à ce jour, tous les foyers des huit communes périurbaines de Loire et Sillon, quelles qu'en soient la composition, familles ou personnes seules, jeunes ou âgées, et sa localisation, ville, bourgs ou campagnes. Plus encore que l’école ou tout autre service public : santé, assainissement, transports, poste, téléphone, dont beaucoup sont d’ores et déjà privatisés, en tout ou en partie. A ce titre, il mérite donc qu’on s’y arrête et qu’on le défende bec et ongle. Question triviale ! préoccupation vulgaire ? Non, souci du quotidien à traiter comme il le mérite (1).

Ces dernières années, sa facturation a fortement augmenté, abonnement au service et prix de chaque levée (+30% au 1er janvier 2016). La raison invoquée par la Communauté de communes CCLS est le passage de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) à la RI (redevance incitative). La première était hier un service financé par l’impôt (dont le montant était établi à partir la valeur locative des habitations, proportionnelle à la taxe d’habitation TH, mais perçue avec les impôts fonciers TF). La seconde est maintenant une prestation facturée par une redevance en partie modulable, selon le recours ou non au service par l’usager.

L’adoption de la "redevance incitative" en Loire et Sillon s’est faite à marche forcée, dans les délais les plus tendus, et au prix de coûteux investissements : fourniture de bacs pucés, bennes informatisées, barrières en  déchetteries, logiciels de facturation, etc… Au total, des sommes considérables, qui - c’était juré ! - devaient permettre des économies et alléger les factures ! Mais... c’était avant.




Cette mutation s’est opérée dans la combinaison de deux logiques qui se sont avérées, à l’usage, très compatibles : d’une part une logique gestionnaire et technocratique de type patronal, et d’autre part une logique environnementaliste de développement durable, adossée une écologie punitive des conduites (traque des "erreurs" de tri, pédagogie correctrice des "petits gestes"), portées avec zèle par les services communautaires. Ces deux logiques pouvant, à l’occasion, s’incarner personnellement dans tel ou tel dirigeant de la communauté de communes, ou de ses cadres techniques et gestionnaires.

La précipitation dans la mutation TEOM-RI, argumentée par le chantage aux subventions (de l’ADEME notamment), n’a pas été sans conséquences. Dans un premier temps, les excédents budgétaires, toujours générés par la perception de la TEOM dans la phase transitoire, ont permis de faire face aux lourdes dépenses d’investissements. Autrement dit, c’est bien la TEOM qui a financé l’essentiel de la RI.




Mais, aujourd’hui, ces excédents financiers ont disparus avec elle, et le coûteux fonctionnement de la RI doit désormais se financer autrement : d’une part en augmentant dans des proportions sans précédent la facturation du service, abonnement et levées, et d’autre part en réduisant le service (projet de réduction de moitié du nombre de passages de la benne, confirmé très récemment à la cérémonies des vœux de la CCLS, par son président). Aucune illusion cependant : si par hypothèse la réduction de moitié des tournées de ramassage était diminuée de moitié, pour autant l'abonnement au service lui ne diminuerait pas.

Le ramassage des ordures ménagères ? Un service public universel à défendre. C’est tout le sens de la pétition : " Libérez nos poubelles ! " initiée en ce sens. Elle est ouverte à votre signature en ligne.

LIENS :
1 - Le texte de la pétition
2 - Le blog de la pétition pour la signer en ligne : http://riccls.blogspot.fr/
3 - Le profil de la communauté facebook "Redevance poubelles excessive en Loire et Sillon" : https://www.facebook.com/riccls/

Note : 
1 - Dans la lignée de la "Critique de la vie quotidienne", du philosophe Henri Lefebvre 

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