Au cœur du débat : Nantes, la Loire et nous

J'ai été sollicité pour faire partie de la commission d'organisation et de suivi du débat citoyen Nantes, la Loire et nous, décidé par Nantes Métropole. Ce débat a été officiellement lancé hier à la Cité des congrès de Nantes, à l'occasion d'un conseil communautaire de Nantes Métropole.

Pour toutes les infos

voir le site officiel du débat 






C'est à une commission du débat composée de huit personnes (trois élus et cinq personnalités indépendantes) qu'a été confiée la délicate mission d'organiser toutes les discussions. Bénévoles, ses membres s'engagent à être impartiaux, transparents et à faciliter l'expression de tous. Ils sont aussi chargés du suivi et du compte rendu des échanges.

Voir la composition de la commission d'organisation.

Cinq personnalités proposées par les groupes politiques composant le conseil communautaire de Nantes Métropole :

  - Philippe Audic, personnalité qualifiée,
  - Martine Staebler, habitant Malville, ancienne directrice du GIP Loire Estuaire,
  - Jean Yves Martin, géographe, ancien élu de la Chapelle-Launay, retraité,
  - Véronique Rivet, habitante de Saint-Sébastien-sur-Loire, membre de l’association « Faune et Flore »,
  - Elise Roy, sociologue à l’école d’architecture de Nantes.

Trois élus communautaires :

  - Fabrice Roussel, vice président de Nantes Métropole en charge du dialogue citoyen,
  - Alain Robert, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Nantes,
  - Gérard Allard, vice président de Nantes Métropole et maire de Rezé.


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Dans la préparation de la mise en place de cette commission, j'ai eu à répondre aux deux questions suivantes :

La Loire et moi ?



C’est en lisant le récent "Dictionnaire amoureux de la Loire" (2014) que j’ai mesuré à quel point, l’air de rien, je suis ligérien. A chacun sa Loire, bien sûr. La mienne, c’est celle de Saint-Nazaire à Angers. Mon père est né à Oudon, et moi en 1946 à Saint-Mars du Désert. Puis j’ai vécu mon adolescence à Cholet, tout en allant parfois en vacances du côté de Béhuard.

La grande ville, c’était alors Nantes. Nous y venions pour la mi-carême. Je me souviens d’y avoir acheté mes premiers livres chez Durance. Plus tard, j’ai lu "La forme d’une ville" de Julien Gracq, géographe romancier, et sa nouvelle "La Presqu’Île".

Ma Loire c’est encore le GR3 qui, remontant le fleuve jusqu’à sa source, part de Guérande, passe par la Brière, longe le Sillon de Bretagne jusqu’à Nantes, avec de nombreuses vues panoramiques sur l’estuaire. Et aussi, vigile sur son embouchure, l’observatoire de T.Kawamata à Lavau/Loire, symbole de la reconquête visuelle de cette rive du fleuve.

Même s’il pousse jusqu’à la douceur angevine, mon sentiment d’appartenance ligérien est surtout estuarien. La Basse-Loire de l’industrie et des chantiers navals, celle des luttes ouvrières. Historien, j’ai écrit sur la grande grève de 1955 dans la métallurgie nazairienne (AREMORS 1985).  

Moi et le débat ?


Géographe, je suis très attentif aux phénomènes d’inégalités, de ségrégations et de relégations, les ayant étudiés en d’autres lieux - le Nordeste du Brésil - comme partie intégrante du lien socioterritorial complexe entre identités et territorialités. Ici, comme ailleurs, le droit à la ville, suivant H.Lefebvre, c’est d’abord un droit d’accès pour tous à la centralité, y compris les invisibles des périphéries.

Notre Charte du débat constitue une déclaration d’intention forte. Elle devra tenir tous ses engagements, en évitant certains écueils ou ornières. Entre autres, celle d’un débat d’initiés, ou celui d’une opération de pur marketing territorial. Pour y parvenir, il faut impérativement se donner les moyens d’y associer les catégories et classes populaires. Même s’il n’est pas gagné d’avance, c’est un véritable défi à relever, et une urgence démocratique. Le recours aux outils numériques est un atout, mais en mesurant, d’expérience, à la fois tout leur intérêt et leurs limites réelles.
  
Le débat, à travers ses diverses formes et ses contenus - le document socle de l’AURAN n’étant qu’une base de départ - devra mériter en marchant son titre de grand débat citoyen. Pour moi, c’est le rôle de notre commission, mixte et pluraliste, que d’y veiller de son mieux.



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Comment participer au débat en ligne ?

Chacun peut intervenir dans le débat afin de construire un vrai dialogue citoyen à l’échelle métropolitaine.

- Le site web : nanteslaloireetnous.fr : la rubrique "Participer" du site dédié donne toutes les infos pratiques pour participer en tant que citoyen ou collectif. Ce site contiendra les vidéos des auditions publiques, l’ensemble des contributions apportées au débat.

- Sur Facebook  : la page du débat donne à voir l'actualité du débat sous forme de contenus vivants et très visuels : vidéos, quizz, infographies...

- Sur Twitter  le hashtag #NantesLoire permet de suivre les avis ou réactions, les éclairages d'experts ou de professionnels.

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