En fait de "conte pour enfants" ce livre ambitionne, c’est très vite évident, de soutenir la cause des opposants à l’aéroport Grand Ouest. Pas tout à fait un "dictionnaire amoureux" de la ZAD, ni non plus "NDDL pour les Nuls", il apparaît plutôt, à sa lecture, comme le support et le bréviaire d’une religion nouvelle: celle des anti-aéroports. Ancien et nouveau testament, apôtres et martyres (le triton crêté et H.Kempf lui-même, évincé de sa rubrique écologie du journal Le Monde en 2009), grands prêtres et petit clergé, croyants plus ou moins pratiquants, credo et catéchisme, lieux de pèlerinage (certains hameaux de la ZAD) et de procession (rues de Nantes), rites (pratique du vélo - couché de préférence - marchés bio) et signes ostentatoires (macaron anti-aéroport autocollant)…
Rien ne manque donc à cette religion dissidente de celle du productivisme et de la croissance. Elle se heurte, certes, à la "gouvernance" étatique et à aux procédures - telles que celle de l’enquête publique - de l’empire oligarchique. Mais celui-ci apparaît affaibli par sa propre conversion massive au développement durable et à l'inflation des normes environnementales, s'étant ainsi lui-même créé des freins et obstacles qui s’opposent à ses fins.
« Notre-Dame-Des-Landes : le journaliste séduit par les zadistes »
RépondreSupprimerExtraits de la recension du livre d’Hervé Kempf, par T.G. (Thierry Guidet), dans Place Publique de Mai-Juin 2014, p. 104-105.
« Un coup de foudre ! C’est un véritable coup de foudre qu’a éprouvé le journaliste Hervé Kempf pour les "zadistes" qui occupent les terres promises à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes (…).
On est évidemment très loin des débats prosaïques portant sur la saturation de l’aéroport de Nantes-Atlantique ou sur la desserte ferroviaire du nouvel équipement (…).
Changement de rapport des forces, mais aussi transformation des enjeux, choc d’imaginaires irréconciliables : d’un côté, volonté d’aménager le Grand Ouest : de l’autre, refus non seulement de l’aéroport, mais aussi de « son monde » comme disent les « zadistes ».