Municipales 2014 : l'intercommunalité "passagère clandestine" de la campagne.

Dans son numéro du 10 mars, La Gazette des Communes souligne que l'intercommunalité, "reléguée au second plan par les candidats, y compris les maires, constitue un enjeu de pouvoir omniprésent dans la coulisse".
Selon l'article, les scrutins municipaux se suivent et, étrangement, se ressemblent. Malgré l'inexorable montée en puissance des intercommunalités, les plupart des candidats, maires sortants compris, font "comme si". Comme si, des transports à la politique de l'eau en passant par les grands équipements, les municipalités étaient encore souveraines... Comme si les intercos ne levaient pas l'impôt... Comme si les budgets de ces regroupements ne représentaient pas, parfois, deux à trois fois plus que les comptes de leur centre-ville...
Selon  la revue, le "fléchage" des élus communautaires - sous la forme d'une double liste sur les bulletins de vote dans les communes de plus de 1000 habitants - "ne change pas grand-chose à l'affaire" ! Pour elle, "les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre [EPCI] demeurent, le plus souvent, des objets politiques non identifiés".
Elle donne la parole, à titre d'expert en la matière, au politologue Rémy Le Saout, auteur de "L'intercommunalité en campagne" (PUR, 2010), qui souligne que "les maires préfèrent reprendre à leur compte les politiques communautaires". Pour lui, "l'intercommunalité est un peu plus présente qu'en 2008 dans les communes de 1000 à 3500 habitants grâce au fléchage des élus communautaires par l'instauration d'un scrutin de liste", parce qu' "une démocratie de pédagogie s'instaure autour de ce nouveau mode d'élection". Mais il souligne surtout que "la plupart des maires préfèrent néanmoins reprendre à leur compte les politiques intercommunales", et "ce phénomène d'auto-imputation touche toutes les catégories d'intercommunalités". Dans les communautés d'agglomération, ces enjeux font aussi l'objet d'une euphémisation". Pour autant, dit-il, "cela ne signifie pas, paradoxalement, que les réalisations fassent consensus parmi les populations".
Un encadré indique ainsi qu'à Lyon, "la métropole intéresse davantage les élus que les électeurs". N'est-ce pas la cas ailleurs ?

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