Quatrième de couverture
Un cri de colère et de révolte. Un essai pamphlétaire brûlant et dérangeant. Une remise à plat, sans faux plis, de l’expertise environnementale et de ses génuflexions serviles.
Grand Prix National d’Architecture 2006, Rudy Ricciotti part en guerre contre le pervers et périlleux syndrome HQE. Trois lettres glacées pour signifier aux élus et aux maîtres d’œuvre le label Haute Qualité Environnementale.
Sans se préoccuper des appréciations oiseuses des sempiternels petits marquis de la culture, Rudy Ricciotti engage la polémique avec la terrifiante radicalité qui lui est coutumière. Et naturellement, il défend le béton et le rude, face aux maniéristes et aux idéologues abscons de la norme environnementale.
En filigrane lumineux à son argumentation belliqueuse et rigoureuse, Ricciotti dénonce la prise en otage de la légitimité démocratique par la technocratie.
Cet essai est l’édition augmentée et réécrite de la publication éponyme, parue en 2006 aux éditions Transbordeurs.
Éditions Al Dante/Clash, 2009, 13 €
Préface
Pour nous architectes, le développement durable est un sujet important, qu’il importe de comprendre, d’analyser au plus juste pour mieux le dépasser.
Certains en parlent d’une manière alarmiste, avec emphase, en tragédiens patentés. C’est la méthode Hulot, elle peut produire son effet.
D’autres jouent sur le registre de la nostalgie, nous font "découvrir" les beautés d’un monde que nous sommes entrain de détruire, à coup de clichés plus spectaculaires les uns que les autres : c’est le mythe du paradis perdu, cela a déjà fait ses preuves, je la nommerai la méthode Yann Arthus Bertrand.
En ce qui me concerne, pour provoquer le réveil des consciences chez mes contemporains, j’ai choisi, comme armes, l’humour, l’expression du désir, la recherche du plaisir. Tout cela peut sembler vain, au regard d’un présent qui vire au pire.
Rudy Ricciotti, fidèle à son engagement militant, propose une manière toute autre d’agir, qui échappe au politiquement correct ambiant : plutôt que de se satisfaire de pompeuses promesses et de creux discours, plutôt que de s’affubler des pelures écologiques qu’il est bon ton de revêtir aujourd’hui, il dénonce ceux qui font du développement durable un nouveau commerce, et montre du doigt ces nouveaux prêtres habillés de vert, ces nouveaux renards du temple.
La notion de développement durable est peut-être née d’un réel bouillonnement de réflexion et d’intelligence, mais c’est aujourd’hui devenu un leurre, vicié par des enjeux de pouvoir et d’argent, réglé par les nouveaux commerciaux du HQE, pour qui ÉCOLOGIE rime avec MARKETING.
Rudy Ricciotti, par ce texte à la violence salutaire, dénonce les profiteurs de tous poils, le silence craintif, souvent complice, de certains bureaucrates, la lâcheté fanfaronne de ceux qui entonnent le discours écologique au rythme des grosses caisses du business environnemental.
Alors que la crise du bâtiment et, conséquemment, la raréfaction des commandes, poussent les architectes au silence, pour ne pas dire à une certaine docilité, Rudy Ricciotti parle, comme à son habitude, haut et fort. Ce livre milite pour plus de loyauté, pour un nettoyage nécessaire du panorama éthique pour qu’enfin puisse se mener une réflexion et des actions recentrées sur l’essentiel : une architecture intelligente, c’est bien sûr une architecture qui se fait "avec" l’environnement, c’est avant tout le sensible au service des gens.
Édouard François (octobre 2009)
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