Quelques semaines avant sa mort,
Marx répond une dernière fois aux questions d’un journaliste. "Qu’est-ce
qu’il y a ?", demande le journaliste alors que Marx silencieux scrute
l’horizon. "La lutte", répond Marx.
"Dévoiler la loi économique du
mouvement de la société moderne", est le but du Capital. Et le silence de
la bibliothèque du British Muséum que Marx fréquente des années durant ne doit
pas nous tromper : dire le vrai est un combat.
Jeune publiciste, Marx a dû fuir
les créanciers, la censure et les polices européennes. C’est entre de multiples
changements d’adresse qu’il a écrit le Manifeste du Parti communiste. Avec son
épouse et ses quatre enfants, nés dans trois pays différents, il partage une
vie quotidienne précaire aux revenus toujours incertains. Enfin réfugié à
Londres, avec l’aide de son irremplaçable ami Engels, il écrit et étudie sans
relâche.
Son combat prend ici la forme d’une
critique systématique des fondements et des catégories fallacieuses de
l’économie politique. Il faut dénoncer les "philistins" de tous bords
(parfois même avec quelque injustice), être attentif aux mouvements longs de
l’histoire comme aux soubresauts de l’actualité pour dire le vrai du système
capitaliste.
Il faut dire l’avenir aussi et
démontrer que les crises ne sont pas de simples ajustements cycliques mais
qu’elles scandent un mouvement irrésistible de l’histoire, celui du dépassement
du capitalisme.
Il le faut, parce qu’il y a
urgence, parce que l’exploitation se fait au nom de la liberté, parce que la
misère se répand à mesure que les richesses s’accumulent, parce que les
inégalités et les injustices triomphent par le mensonge.
La lutte n’est pas seulement une
notion fondamentale de sa philosophie de l’histoire : la vie entière de Marx
est un combat.
Christian Laval, Marx au combat, Ed.
La bord de l’eau, 2012, 120 p., 8 €.
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