Budget 2012 : où va la "CCLS" (Loire et Sillon) ?


Source : CCLS
Intervention au conseil communautaire du jeudi 1er mars à Prinquiau.

Personne ne contestera que la présentation du budget, en vue de son adoption – une simple formalité plus que probable - est cependant l’acte le plus symptomatique des orientations d’une collectivité comme la nôtre.
Son analyse est rendue compliquée, d’une part par la distinction entre investissements et fonctionnement, et d’autre part par la dispersion des comptes entre le budget principal, d’un côté, et de nombreux budgets annexes, de l’autre : pas moins de 7 au titre de l’activité économique : foncier et immobilier d’entreprises, 5 zones d’activités, et deux pour l’environnement : ordures ménagères et SPANC.
Pourtant, « dis-moi ce que tu t’apprêtes à dépenser, je te dirai qui tu es », et pour faire simple, prenons les seuls investissements pour l’année qui s’ouvre, en principe l’expression bien représentative du projet porté par la CCLS, s’il y en a un. Sur un total de 10 millions d’euros d’investissements - ce qui n’est pas rien ! A peu près dix fois la moyenne du budget moyen de chacune des huit communes -, leur répartition ne peut qu’être symptomatique.
Or, faute d’un aboutissement quelconque du débat à "huis clos", et même, carrément enlisé sur un éventuel bougé des "compétences" communautaires, les équilibres de l’année précédente sont, à l’évidence, reconduits, traduisant une "politique au fil de l’eau" qui n’en constitue pas une. A moins que ce soit celle du "chien crevé" ?
Car, quel est le constat ?  Et le "dévéco", quésaco ? C'est le développement économique, avec principalement les zones d’activités et tout ce qui peut s’y raccrocher, de près ou de loin… – garde la "part du lion", avec plus d’un tiers pour l’économie (36,3%), auquel s’ajoute un autre dixième pour l’aménagement (11,7%), ce qui fait donc pas loin de la moitié au total.
Alors que le reste, et tout ce qui concerne particulièrement les services à la population, se situe largement en dessous, voire est réduit à la "portion congrue". A part le sport à 21,1%, l’habitat est à 15%, le tourisme est à 2,5%, la culture à 1,2% et les transports à 0,8%, ce qui est tout de même étonnant dans un espace périurbain habité par de nombreux "navetteurs" quotidiens comme le nôtre.
 En fait, sous couvert d’évidence, il faut s’interroger sur ce qui préside pourtant à l’élaboration d’un tel budget. Pour moi, il est évident qu’il est la traduction du modèle de développement en vigueur dans la CCLS : à savoir un modèle gestionnaire technocratique, d’inspiration managériale et entrepreunariale, ce qui veut dire que l’essentiel va donc au "dévéco", en partant du principe que c’est la locomotive qui devrait tirer tout le reste. Or, en ces temps de crise, la loco s’avère un peu poussive.
J’y vois surtout deux inconvénients majeurs :
  • Le premier,  que ce modèle privilégiant donc unilatéralement et abusivement le "dévéco", il néglige trop évidemment par ailleurs les besoins de la population locale en services publics.
  • Le second, c’est qu’avec lui, « il pleut toujours où c’est mouillé » ! Car, au lieu de corriger les disparités entre communes - et avec les autres collectivités englobantes (département, métropole du SCOT) - il les entretient, les pérennise,  voire les creuse, sans véritable volonté d’améliorer ou de rééquilibrer la situation.
Pour ma part, concernant le budget communautaire général,  je ne me résous donc pas à la formule : « on ne peut pas  faire autrement que de le voter » ! Sous le prétexte qu’il s’y trouve ici et là, forcément, quelques gains collatéraux pour chacune des huit communes.
Car le voter - même si c’est du bout des lèvres, ou par le qui ne dit rien consent  - c’est cependant en cautionner du même coup ses orientations et ses modalités d’élaboration explicitées ci-dessus. 
Personnellement, je tiens, malgré tout, et même si c'est symbolique, à manifester mon désaccord à ce sujet par mon abstention sur tous les budgets, sauf celui concernant le SPANC, pour lequel je vote contre.

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