Le révisionnisme historique de Mme Le Pen


On ne peut rester sans réagir face à  l'histoire telle qu’elle est si souvent travestie et déformée par la présidente du Front national. Devant le tissu de contre-vérités, de calomnies, de falsifications historiques qui nourrissent systématiquement ses discours et les symboles qu’elle agite, il est apparu à l’auteur - lui-même professeur d’histoire dans un lycée professionnel et secrétaire national du PG - que c’était un enjeu de première importance de revenir aux faits pour rétablir la vérité, et remettant à l’endroit ce qu’elle met à l’envers.
Le FN est engagé méthodiquement, depuis sa création, dans une entreprise consciente de manipulation idéologique et, donc, de l’histoire. Désormais, Marine Le Pen attaque en justice ceux qui la caractérisent comme “fasciste”. Elle refuse le qualificatif d'extrême droite, lui préférant celui de “droite nationale et populaire”, qu’elle juge plus présentable. Sans vergogne et par antiphrase, elle se définit même à présent comme républicaine et laïque. 
La réalité est totalement différente : celle que l’on dit plus conséquente que son père, n’est-elle pas en fait plus radicale que lui ? Afin de se donner une coloration vaguement sociale et de gauche, le FN se revendique honteusement de Victor Schoelcher, Roger Salengro, Jean Jaurès, Georges Marchais et d’autres …
L’objectif de l’auteur est de démontrer qu’au contraire, la plupart des références historiques de Mme Le Pen, qui nourrissent nombre de ses discours, interviews, écrits, puisent bien en réalité leurs racines et leur inspiration dans les figures classiques de l'extrême droite contre-révolutionnaire, et de tous ceux qui sont restés fondamentalement hostiles à la République et à la laïcité. Même s’il en vole les mots, le FN des Le Pen, père et fille, qui kidnappe les noms de quelques-unes de ses grandes figures, n’a rien à voir avec l’histoire de la République et le combat pour la laïcité. Démonter leurs mensonges historiques est ainsi l’un des terrains essentiels de la lutte contre l’extrême droite.
Malgré son titre médiocre et des références incomplètes - y manquent les travaux pionniers de Maryse Souchard sur le discours du FN -, un livre d'actualité très utile.
A.Corbière, Le Parti de l’étrangère, Marine Le Pen contre l’histoire républicaine de la France, Ed. Flibuste/Tribord, 2012, 185 p., 6€.

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