Des paysans brésiliens occupent un "latifundio" de l´État de São Paulo pour exiger des terres.


27 ans de lutte pour la réforme agraire 
300 citoyen(ne)s brésilien(ne)s occupent depuis la fin de semaine un des nombreux latifundios de l´État de São Paulo (sud-est du pays) pour protester contre l´inégalité persistante dans la répartition des terres et pour exiger des autorités leur redistribution.

Les militants font partie du célèbre Mouvement des Sans Terre du Brésil (MST), qui lutte depuis 27 ans pour la réalisation d´une réforme agraire - promise mais jamais réalisée par Ignacio Lula puis par Dilma Roussef. "300 personnes sont entrées de manière pacifique, la police surveille le site, et aucun problème ne s´est présenté" a déclaré un porte-parole de la Police Militaire brésilienne.
L´organisation a indiqué dans un communiqué que son objectif est de ’’dénoncer l´existence de latifundios improductifs et de rappeler au gouvernement brésilien qu´il doit respecter la Constitution, laquelle prévoit l´expropriation des "terres qui ne remplissent pas leur fonction sociale". Le MST a dénoncé d´autre part le fait que "huit mille familles campent sous des bâches depuis neuf ans dans l´attente d´un lopin de terre".
Il ajoute que cette manifestation a débuté dans la municipalité de Bento de Abreu, dans l´État de São Paulo, et qu´elle s´étendra à d´autres localités jusqu´à « occuper pacifiquement trente latifundios ». Ces actions font partie, comme l´expliquent les organisateurs du MST, de la campagne “Janvier Chaud”’.
Le Brésil est le pays latino-américain qui présente la plus grande démographie et la plus grande surface terrienne mais seul 1 pour cent de la population détient 45 % des terres cultivables, selon le recensement agraire. Les mouvements paysans brésiliens expliquent qu´on compte dans leur pays quatre millions de familles sans terre, dont 200.000 vivent dans des campements [acampamentos] dépourvus de toute infrastructure.
Traduction française (relue et corrigée) : Thierry Deronne,  pour www.larevolucionvive.org.ve

Voir également mon livre : Les sans-terre du Brésil (2001)

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