Un décryptage des « ruses et manipulations de nos espaces quotidiens »
Ce livre répond agréablement à l’injonction de G.Pérec : « Le problème n’est pas d’inventer l’espace, mais de l’interroger, de le lire. Car ce que nous appelons quotidienneté est une forme d’anesthésie ». Il propose ainsi, selon son auteure, « un voyage à travers des paysages fabriqués et des lieux construits ou virtuels, pour comprendre ce qui nous entoure ». Il y est donc question, tout à la fois, d’architecture, mais aussi d’urbanisme, d’histoire, de géographie, de sociologie et de psychologie, « pour apprendre à porter un autre regard sur notre environnement familier ».
Elle s’intéresse d’abord aux espaces de mobilité – les routes, les ronds-points – qui brouillent les frontières entre ville et campagne, avec quelques pages excellentes sur les causes et conséquences de l’étalement du périurbain. Ils alignent des bulles dupliquées à l’infini, zones et centres commerciaux des entrées de villes, seulement accessibles en voiture.
Ensuite, elle étudie la mise en scène des zones de consommation, la fabrication ordinaire de ces univers (dés)enchantés, soigneusement fermés sur eux-mêmes : grands magasins, parcs de loisirs (Disneyland), villages de vacances (Club Med) et "Paris-plage", tous dédiés au ravissement et à l’étourdissement du visiteur-consommateur.
Enfin, elle se tourne vers la mise en œuvre de la transparence, dans la lutte contre le caché et l’opaque, par la disparition des murs, et une nouvelle gestion par le regard touchant aussi bien le bureau de poste relooké, que le fast food (Mac Do) ou l’open space (Second Life ou Facebook).
Dommage que ce tour d’horizon critique - qui ne fait guère la distinction pourtant nécessaire entre l’espace (produit et imposé) et les territoires (vécus, pratiqués et identitaires) - s’achève sans véritable conclusion. Alors que face à toutes ces « ruses et manipulations de nos espaces quotidiens », l’objectif devrait pourtant être la réappropriation citoyenne des territoires vécus et pratiqués.
E. Pélegrin-Genel, « Des souris dans un labyrinthe », La Découverte, 2010, 246 p. 16 €.
Ce livre répond agréablement à l’injonction de G.Pérec : « Le problème n’est pas d’inventer l’espace, mais de l’interroger, de le lire. Car ce que nous appelons quotidienneté est une forme d’anesthésie ». Il propose ainsi, selon son auteure, « un voyage à travers des paysages fabriqués et des lieux construits ou virtuels, pour comprendre ce qui nous entoure ». Il y est donc question, tout à la fois, d’architecture, mais aussi d’urbanisme, d’histoire, de géographie, de sociologie et de psychologie, « pour apprendre à porter un autre regard sur notre environnement familier ».
Elle s’intéresse d’abord aux espaces de mobilité – les routes, les ronds-points – qui brouillent les frontières entre ville et campagne, avec quelques pages excellentes sur les causes et conséquences de l’étalement du périurbain. Ils alignent des bulles dupliquées à l’infini, zones et centres commerciaux des entrées de villes, seulement accessibles en voiture.
Ensuite, elle étudie la mise en scène des zones de consommation, la fabrication ordinaire de ces univers (dés)enchantés, soigneusement fermés sur eux-mêmes : grands magasins, parcs de loisirs (Disneyland), villages de vacances (Club Med) et "Paris-plage", tous dédiés au ravissement et à l’étourdissement du visiteur-consommateur.
Enfin, elle se tourne vers la mise en œuvre de la transparence, dans la lutte contre le caché et l’opaque, par la disparition des murs, et une nouvelle gestion par le regard touchant aussi bien le bureau de poste relooké, que le fast food (Mac Do) ou l’open space (Second Life ou Facebook).
Dommage que ce tour d’horizon critique - qui ne fait guère la distinction pourtant nécessaire entre l’espace (produit et imposé) et les territoires (vécus, pratiqués et identitaires) - s’achève sans véritable conclusion. Alors que face à toutes ces « ruses et manipulations de nos espaces quotidiens », l’objectif devrait pourtant être la réappropriation citoyenne des territoires vécus et pratiqués.
E. Pélegrin-Genel, « Des souris dans un labyrinthe », La Découverte, 2010, 246 p. 16 €.
Commentaires
Enregistrer un commentaire