L’hyper-médiatisation quotidienne du président serait-elle le seul résultat fortuit du hasard ? Déjà, le candidat Sarkozy jouissait d'un formidable réseau d’amis qui tiennent toujours le haut du pavé dans les médias. D'abord, Martin Bouygues, son meilleur ami et patron de TF1, soit un tiers de l'audience télévisuelle. Mais il y a aussi Arnaud Lagardère, son "frère", patron du groupe qui possède rien moins que Europe 1, Paris Match et le JDD, etc. Sans oublier Serge Dassault, transfuge du chiraquisme et propriétaire du Figaro, Bernard Arnault, témoin de son mariage avec Cécilia, et propriétaire de la Tribune, et encore François Pinault, propriétaire du Point dont Sarkozy partagerait, entre autres, la passion du vélo.
Comme si tout cela ne suffisait déjà pas, aussitôt après son élection, trois nominations ont été immédiatement annoncées. Il y a d'abord celles de deux journalistes, à Matignon et à l'Élysée. Myriam Lévy du Figaro a suivi toute la campagne de Ségolène Royal, et se retrouve conseillère en communication de François Fillon à Matignon. Catherine Pégard, du Point, qui a, elle, couvert la campagne du candidat Sarkozy, se retrouve conseillère du nouveau président élu... Mais il y a mieux, l'Elysée a placé carrément l'ex-directeur de campagne adjoint de Sarkozy, Laurent Solly, à TF1. Comme le nouveau patron de TF1, Nonce Paolini, un fidèle du groupe Bouygues, qui prenait aussi les commandes cette semaine-là, après le retrait annoncé de Patrick Lelay ("temps de cerveau disponible"!) s’avisait pourtant de protester, l’annonce de cette nomination est venue directement de l'Élysée.
Une telle porosité sans précédent entre présidence, milieux d’affaires, journalisme et médias explique en grande partie leur complicité dans la fabrication d’un "État de grâce" post-électoral soigneusement préparé et construit.J-Y Martin 22 août 2007
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