"L'art de péter" de P.T.N. Hurtaut

Classé dans les meilleures ventes actuelles dans la catégorie essais,  "L'art de péter" est la réédition d'un classique de la littérature comique du 18ème siècle écrite en 1751 par un érudit, Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut. Un "essai théori-physique et méthodique à l’usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé". Or être esclave du préjugé peut coûter cher. Ainsi, une femme qui, par coquetterie, n'avait plus pété depuis douze ans, est morte de s'être trop retenue... Cette anecdote, parmi bien d'autres, est rapportée par P-T-N. Hurtaut, pour qui péter était un art et le pet, bien lancé, une arme sociale. Son livre, évidemment rabelaisien et fort drolatique, est rapidement devenu un classique de la littérature comique et pseudo-médicale. Même si ses précisions sont très peu convaincantes au regard de la médecine, elles restent très amusantes pour les nombreux esprits mal tournés, d’où le grand succès de cette réédition. Hurtaut y décrit toute la diversité des pets, qu'il classe selon leur musicalité, et explique les différentes manières d'en prolonger, d'en moduler, ou d'en minorer les sonorités et les effets olfactifs.  Les "vents" - pour utiliser un euphémisme plus châtié - y sont donc soigneusement décrits, classés et leur usage codifié car "il est en effet plus essentiel qu'on ne pense ordinairement de savoir péter à propos". L'une des nombreuses formules bien senties de cet "art de péter" aux très sérieuses éditions Payot.
L'art de péter de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, éditions Payot, 2006, 10 €.

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