Avant qu'on oublie...


Avant qu'on oublie, dans l'anesthésie des J.O., et jusqu'à la prochaine fois, en principe aux élections locales (municipales et communautaires) de 2026 et présidentielles de 2027. La France périurbaine existe, certains l'ont enfin rencontrée, le 9 juin, avec l'extension national du domaine électoral du RN.

Il n'y a pas de trop vagues "Territoires", mais des espaces différenciés aux différentes échelles. Le simulacre d'une introuvable "réforme territoriale" ne peut plus se restreindre à supprimer une couche du mille-feuilles, d'ailleurs laquelle? Ce n'est pas un sujet administratif de découpage territorial, plus ou moins pertinent, mais politique.

De tous temps, avec la révolution urbaine, le capital produit l'espace, le sien, celui qui est nécessaire à sa survie. Au stade actuel de son pourrissement, il s'est structuré dans une dualité métropoles-périphéries. Le périurbain étant la principale composante de la France périphérique, une autre étant les "quartiers populaires" des banlieues.

Le Droit à la ville n'est pas un énième Droit de l'Homme comme les autres. Si l'urbain investit le rural, sous forme de périurbain, ce n'est cependant pas un retour de l'urbain au rural, à la mode Pétainiste. Si la "ruralité" souvent fantasmée s'urbanise, c'est qu'elle est une modalité de "l'étalement urbain". Pas qu'avec des lotissements pavillonnaires, mais aussi dans le vernaculaire dispersé, réhabilité/rénové. L'ensemble fait l'objet, après les hyper-centres métropolitains, d'une néo-gentrification par les classes moyennes ("néo-ruraux bobos"), dans un contexte général toujours avant tout marqué par des classes populaires (employés et ouvriers), autochtones invisibilisés et relégués de plus longue date.
L'espace, y compris local, est politique. En 25 ans, au rythme des élections municipales, l'intercommunalisation a siphonné d'abord (2000-2014), puis asséché ensuite (2014-2024), la démocratie locale. Dans les communautés de communes, elle a été confisquée par et dans l'entre-soi des seuls maires, de nouvelles féodalités oligarchiques. Les repères et ancrages territoriaux - historiques et culturels - en ont été brouillés. Les colères sourdes s'y accumulent. Moins des "ZAD partout", prisées des néo-ruraux, que des mobilisations populaires types Bonnets rouges ou Gilets jaunes.

Les appartenances sociales et politiques ont été gommées. Dans un quasi désert militant laissant le champ ouvert aux votes d'extrême droite. Avec parachutages d'abord, mais en passe d'implantation locale maintenant, avec le programme PÉRICLÈS.

Il serait temps - peut-être est-il même trop tard ? - que ces constats soient vraiment pris en considération. L'urgence est là, sans nouvel oubli.

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